Question de M. GILLES Bruno (Bouches-du-Rhône - UMP) publiée le 12/01/2012

M. Bruno Gilles appelle l'attention de M. le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur le diplôme universitaire master 2 professionnel « action gérontologique et ingénierie sociale (AGIS) » de l'université de Provence.

Depuis 18 ans, l'université de Provence forme des cadres de l'action gérontologique et de l'ingénierie sociale auprès des populations vieillissantes. Cette formation agréée par la direction générale de la cohésion sociale, préparant notamment à la direction d'établissements ou de services médico-sociaux, rencontre un réel succès auprès des étudiants et des employeurs. Son taux d'insertion professionnelle exceptionnel — de 70 % des diplômés dans les six mois et de 100 % en moins d'un an— est la marque de la parfaite adéquation de cette formation aux besoins du terrain. Il s'avère ainsi que cette formation, bâtie sur le mode de l'alternance, a favorisé son ancrage dans la réalité. De ce fait, elle a anticipé de longue date l'exigence prônée lors de la réforme des universités de 2002 et préconisée dans le décret n° 2002-482 du 8 avril 2002, dit " décret LMD" (licence, master, doctorat) consistant à « développer la professionnalisation des études supérieures ». Enfin, cette formation élaborée en collaboration avec les universités de Barcelone, de San Sebastian, de Milan et de Lisbonne s'inscrit parfaitement dans le processus de Bologne tendant à construire un espace européen de l'enseignement supérieur.

Or, la direction générale de l'enseignement supérieur récuserait ce diplôme suite à l'avis de l'AERES (Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur). Pourtant, il apparaît que les deux principaux points visés par l'agence sont incriminés à tort : en ce qui concerne la gouvernance, il est assez remarquable que la formation AGIS, faute de chaire de gérontologie en France, ait prévu d'associer dans son équipe pédagogique des professeurs spécialistes de la sociologie de la santé, du vieillissement cognitif, des neurosciences, des praticiens directeurs de maisons de retraites (EHPAD), des chargés de mission des collectivités territoriales, des cadres infirmiers coordinateurs de soins, des experts de la protection sociale ; s'agissant du rattachement pédagogique et scientifique aux neurosciences, celui-ci correspond bien à la réalité d'une population vieillissante en augmentation (20 millions de personnes âgées de plus de 80 ans en Europe), confrontée à des troubles ou des handicaps (Alzheimer, Parkinson, etc.) ayant des répercussions invalidantes d'un point de vue social, psychologique, cognitif et cérébral qu'il convient de mieux appréhender pour faire face aux besoins et aux aspirations des personnes concernées, particulièrement dans une période de raréfaction des moyens.

Pour toutes ces raisons, il lui demande de bien vouloir lui indiquer s'il entend suivre la position de l'AERES ou au contraire maintenir le master 2 AGIS qui a largement fait ses preuves et qui présente, en outre, l'avantage de s'autofinancer.

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Transmise au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche


La question est caduque

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