Question de Mme NICOUX Renée (Creuse - SOC) publiée le 30/12/2010

Mme Renée Nicoux attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative sur l'annonce du rectorat de l'académie de Limoges, le 15 décembre 2010, de réduire de moitié la capacité d'accueil des classes préparatoires PCSI du lycée Gay-Lussac de Limoges. De ce fait, dès la rentrée 2011, l'établissement ne pourra plus accueillir que 48 étudiants au lieu de 96 actuellement.
Le rectorat a justifié cette décision par le fait qu'en 2010 seuls 48 élèves se sont inscrits dans ces classes préparatoires. Or ce chiffre était de 75 en 2006 et il faut noter que la baisse observée est notamment due à une orientation massive des élèves vers la filière médecine, avec le taux de réussite très faible que nous connaissons. Cette baisse n'a donc rien de définitif et n'est pas la conséquence de considérations démographiques.
Il faut souligner que le lycée Gay-Lussac s'est inscrit au début de l'année 2010 dans le projet « cordées de la réussite », initié par le ministère de l'enseignement supérieur, visant à diversifier l'accès aux classes préparatoires en permettant de faire découvrir les études et les métiers scientifiques à des élèves qui souvent s'autocensurent et pensent que de telles orientations leur sont inaccessibles. Il s'agit en l'occurrence de favoriser l'accès aux grandes écoles des élèves des milieux ruraux. Les crédits afférents à ce projet viennent tout juste de lui être attribués.
D'autres projets ont été initiés et, notamment, celui d'ouvrir un internat afin d'accueillir les élèves éloignés ou encore d'accroître le nombre d'élèves boursiers.
Ces initiatives vont inévitablement attirer de nouveaux étudiants vers ces classes porteuses qui ont des taux de réussite très importants.
Or, en limitant dès maintenant la capacité d'accueil à 48 , le rectorat rend impossible, dans l'avenir, l'orientation d'étudiants supplémentaires vers ces classes préparatoires et met un terme à toutes les initiatives engagées par le lycée Gay-Lussac.
De ce fait, dès la rentrée prochaine, certains élèves du Limousin et des environs ne pourront plus, faute de place, préparer à Limoges les concours d'entrée aux Grandes Écoles. Cette réduction risque d'entrainer la fermeture d'une des deux classes de PCSI et conduira à terme à la fermeture d'une des trois classes de deuxième année.
Cette décision semble aller à l'encontre des engagement du Gouvernement d'élargir le recrutement des grandes écoles, en particulier dans les milieux modestes et ruraux.
Il semble difficile de concilier la promotion des formations scientifiques, essentielles pour le développement de notre pays, et la volonté d'élargir le recrutement aux Grandes Écoles avec la réduction des capacités d'accueil dans les classes préparatoires.
Il en va du droit des jeunes du Limousin à pouvoir effectuer leurs études supérieures en Limousin ; il en va aussi de l'impérieuse nécessité pour notre région d'avoir les outils de formation indispensables à la préservation et au développement économique pour les 20 ou 30 prochaines années.
Le rectorat doit rendre sa décision définitive le 12 janvier prochain.
Elle aimerait donc connaître ses intentions pour que le lycée Gay-Lussac de Limoges puisse mener à son terme les projets qu'il a engagés dans le cadre des « cordées de la réussite » visant à augmenter les effectifs de ses classes préparatoires aux grandes écoles et pour que ceux-ci ne soient pas réduits à néant par une réduction inconsidérée de la capacité d'accueil.


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Transmise au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche


Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 05/01/2012

Depuis plusieurs années est observée une baisse continue des effectifs des classes préparatoires scientifiques à Limoges et à Tulle. Il convient de rappeler qu'à la rentrée 2006 les lycées Gay-Lussac à Limoges et Edmond-Perrier à Tulle comptaient respectivement en classe de physique, chimie, sciences de l'ingénieur (PCSI) 75 et 18 étudiants, et qu'à la rentrée 2010 ces chiffres n'étaient plus que de 48 et 10 étudiants. Cette tendance ne saurait être inversée par une augmentation à venir du vivier de recrutement académique. En effet, le nombre de bacheliers de la série S est en constante diminution et ne se stabilisera pas avant 2012. Pour ces raisons, des réajustements de la carte des implantations des classes préparatoires aux grandes écoles ont été envisagés. Néanmoins, avant toute décision, il apparaît nécessaire d'attendre les prochaines conclusions d'un rapport de l'inspection générale de l'éducation nationale spécialement consacré à ce sujet. Dans ce contexte, le recteur de l'académie de Limoges a proposé au ministre chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche de conserver en l'état le réseau actuel et de transmettre, en vue de la rentrée universitaire 2012, des propositions qui auront fait l'objet d'une concertation avec les collectivités territoriales, ainsi que d'un avis du comité technique paritaire académique et du conseil académique de l'éducation nationale.

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