Question de Mme SAN VICENTE-BAUDRIN Michèle (Pas-de-Calais - SOC) publiée le 09/12/2010

Mme Michèle San Vicente-Baudrin attire l'attention de M. le ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'État sur le projet de création d'une nouvelle taxe de 3,5 % sur les contrats mutualistes.

La mise en place de cette taxe, ajoutée à une nouvelle baisse des remboursements maladie, suscite de vives inquiétudes au sein du mouvement mutualiste. Cette mesure risque en effet de pénaliser encore plus lourdement l'ensemble des adhérents mutualistes et de nuire davantage à la coordination des soins et à l'accès au système de santé des ménages en situation de précarité. En outre, les ressources des mutuelles étant constituées exclusivement par les cotisations des adhérents, elles n'auront d'autre choix que de répercuter ces transferts sur les cotisations. Cela pourrait alors entraîner le risque d'une démutualisation et d'un renoncement aux soins pour les adhérents aux revenus les plus modestes.

En conséquence, elle lui demande s'il entend renoncer à la fiscalisation des contrats solidaires et responsables.

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Réponse du Ministère du budget, des comptes publics , de la fonction publique et de la réforme de l'État publiée le 17/03/2011

Les contrats dits « solidaires » et « responsables » bénéficient, depuis 2004, d'une exonération totale de la taxe sur les conventions d'assurance. Cette aide visait, par une incitation financière très importante (2,2 Md€ par an), à favoriser le développement de ce type de contrat. Dans la mesure où 99 % de ces contrats relèvent à présent de ces catégories, et compte tenu des impératifs propres à la gestion des finances publiques, le Gouvernement a fait le choix de proposer au Parlement d'adapter ce dispositif. Il est donc prévu, dans le cadre de la loi de finances pour 2011, de maintenir l'attractivité de ces contrats mais en limitant de moitié l'avantage fiscal dont ils bénéficient. Par conséquent, ils seront assujettis à la taxe sur les conventions d'assurance au taux de 3,5 % au lieu de 7 % dans le droit commun. Il convient, en outre, de noter que ces contrats continuent de bénéficier d'autres exonérations, par exemple l'exclusion de l'assiette des cotisations sociales des contributions versées par les employeurs pour aider à leur financement, dans le cas de contrats collectifs et obligatoires, ce qui représente une perte de recettes de 2 Md€ par an. Ainsi, compte tenu du maintien d'un taux réduit d'assujettissement à la taxe sur les conventions d'assurance, ces contrats continueront de bénéficier de plus de 3 Md€ d'aides publiques. Ce choix constitue un juste équilibre, illustrant la volonté de maintenir l'incitation des mutuelles, des institutions de prévoyance et des assureurs à poursuivre leur implication dans la maitrise des dépenses de santé, tout en confortant les recettes publiques. Cette mesure s'inscrit en effet dans un plan ambitieux de réduction des niches sociales et fiscales, qui participe au redressement indispensable des finances publiques en concentrant les aides publiques sur les dispositifs les plus efficaces. Cet effort, qui ne représentera pas moins de 11 Md€ en 2011, est réparti sur l'ensemble des acteurs économiques et des secteurs d'activité. Par ailleurs, les complémentaires vont bénéficier des mesures de maîtrise de la dépense portées par le Gouvernement et de l'augmentation continue des affections de longue durée, prises en charge intégralement par l'assurance maladie obligatoire : cela représente une économie pour les complémentaires de près de un milliard d'euros. Les charges des complémentaires santé s'accroîtront donc de 600 M€ nets sachant que 1 % de hausse des primes absorbe plus de 300 M€ de charges nouvelles. Les éventuelles hausses de primes sont donc essentiellement une décision des complémentaires qui n'est nullement due aux mesures annoncées par le Gouvernement. Enfin s'agissant de la protection complémentaire et de l'accès au soin des ménages les plus modestes, la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2011 prévoit une revalorisation substantielle du plafond de l'aide à la complémentaire santé, qui passe de 120 % à 126 % en 2011 puis 130 % en 2012 du plafond de la couverture maladie universelle (CMU) complémentaire. Elle devrait permettre à 300 000 personnes supplémentaires de rentrer dans ce dispositif d'ici à 2012. Ces dispositions font suite à des revalorisations importantes en 2009 et 2010 du montant d'aide accordée dans le cadre de ce dispositif pour les jeunes de seize à vingt-cinq ans (+ 100 €), d'une part, et les personnes âgées de plus de cinquante ans, d'autre part, (+ 150 € entre cinquante et cinquante-neuf ans et + 100 € à partir de soixante ans). La France est l'un des pays développés où le reste à charge des ménages est le plus limité : 8 % des dépenses contre 12 % en Allemagne ou 16 % en Suède.

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