Question de M. SUTOUR Simon (Gard - SOC) publiée le 18/11/2010

M. Simon Sutour attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire sur les outils de prévisions de récolte dans le secteur vitivinicole.
Les prévisions de récolte constituent un outil précieux pour les opérateurs d'une filière, à condition qu'elles soient précises et qu'elles reflètent au plus près la réalité.
Or, sur la période 2003/2010, soit huit récoltes, les prévisions de récolte de vin établies par le service de la statistique et de la prospective du ministère de l'agriculture (SSP) ont par sept fois été supérieures à la récolte finale. Seules les vendanges 2004, particulièrement abondantes, se sont finalement révélées plus élevées que les premières estimations du SSP. Cette année encore, les prévisions annoncées en août viennent d'être revues à la baisse de près de 2 millions d'hectolitres. Les professionnels avaient pourtant alerté les pouvoirs publics sur une probable surestimation des volumes, alors même qu'ils ne disposent pas d'outils de collecte et de traitement des données aussi perfectionnés que les services du ministère.
Les prévisions ont un impact sur le marché : prévoir une récolte à la hausse ou à la baisse, lorsque se négocient des contrats d'achat, n'est pas sans incidence. Cela donne une orientation de prix pour la campagne.
Alors que les cours des vins, ces dernières années, sont au plus bas, et qu'on s'interroge sur la répartition de la valeur ajoutée dans la filière, des prévisions quasiment systématiquement surévaluées donnent un signal négatif aux marchés.
C'est pourquoi, il lui demande s'il peut lui indiquer quelle est la méthodologie utilisée pour établir ces prévisions, et s'il entend prendre des mesures afin d'améliorer cette situation pour l'avenir.

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Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire publiée le 27/01/2011

En 2010, les prévisions mensuelles de récolte viticole en juillet et en août ont été revues à la baisse une première fois en septembre à cause d'une sécheresse estivale prolongée dans les régions du Sud. Elles ont été réduites, une seconde fois, en octobre notamment à cause de problèmes sanitaires intervenus dans le Nord-Est. Les prévisions viticoles sont établies chaque premier jour des mois, entre juillet et novembre, à partir d'informations transmises par les services déconcentrés de la statistique agricole. Ces derniers réalisent, à la fin de chaque mois, des enquêtes dans 37 départements auprès des professionnels, dont des caves coopératives, des vignerons, des syndicats et des organismes professionnels, pour établir des potentiels régionaux de production, ce qui permet de couvrir 98 % du potentiel national de production. Ces enquêtes sont systématiquement recoupées avec les éléments détenus, par ailleurs, par les équipes régionales de FranceAgriMer. Jusqu'à la fin de la récolte, des événements climatiques ou sanitaires, non prévisibles a priori, peuvent réduire ou, au contraire, augmenter les estimations initiales de production. Les ajustements d'un mois à l'autre sont inhérents à tout exercice de prévision, qui doit pouvoir intégrer de nouveaux événements non prévisibles a priori. Ils ne remettent pas en cause la validité des estimations du potentiel de production à une date donnée. Dans un souci continu d'amélioration, les services de la statistique agricole du ministère de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire ont commencé, à partir de 2010, à unifier le cadre général des enquêtes relatives à l'estimation de la récolte viticole. Ce travail d'harmonisation et d'amélioration de la qualité des estimations réalisées se poursuit pour les prochaines campagnes.

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