Question de M. FRASSA Christophe-André (Français établis hors de France - UMP-R) publiée le 11/11/2010
M. Christophe-André Frassa attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur les relations entre la France et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord).
Il lui rappelle qu'en 2009 le député Jack Lang a été chargé par le Président de la République Nicolas Sarkozy d'une mission portant, notamment, sur les relations bilatérales entre Paris et Pyongyang, alors que notre pays est l'un des deux derniers États membres de l'Union européenne à ne pas avoir établi de relations diplomatiques complètes avec la RPD de Corée. Il lui indique qu'à l'issue de cette mission il a été envisagé l'ouverture d'un bureau français d'action culturelle et de coopération à Pyongyang, comme une possible première étape avant l'établissement de relations diplomatiques complètes.
Il souhaiterait connaître les suites données à cette proposition d'ouverture d'un bureau d'action culturelle et de coopération qui s'inscrirait dans la tradition diplomatique française de reconnaissance des États et non des régimes, notamment en cas de reprise des pourparlers à six sur la question nucléaire dans la péninsule coréenne.
Il souhaiterait connaître, par ailleurs, les actions qui sont actuellement conduites, ou envisagées, dans le domaine de la solidarité avec les populations nord-coréennes, touchées par les inondations de cet été en Asie du Nord-Est.
Il demande comment est encouragé l'apprentissage du français en Corée du Nord, où l'enseignement de notre langue apparaît en recul.
Il rappelle enfin qu'un programme de coopération bilatérale dans le domaine de l'architecture a pris fin cette année et souhaiterait savoir si le gouvernement français envisage l'attribution de bourses à d'autres étudiants nord-coréens en France, et dans quels domaines.
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Réponse du Ministère des affaires étrangères et européennes publiée le 26/05/2011
À la suite de la mission de M. Jack Lang, envoyé spécial du président en Corée du Nord en 2009, le Président de la République a annoncé que la France ouvrirait un office français de coopération humanitaire et culturelle à Pyongyang. L'objectif est de venir en aide à la population, en particulier à travers les deux organisations non gouvernementales françaises actives dans le pays, et de poursuivre nos activités de coopération culturelle. La date d'ouverture de cet office n'a pas encore été fixée. La France mène plusieurs actions de coopération avec la Corée du Nord. Depuis 2006, un lecteur de français enseigne à l'université des langues étrangères de Pyongyang, à l'université Kim Il-sung et au lycée des langues étrangères de Pyongyang. Des stages de formation linguistique en France sont proposés chaque année depuis 2005. L'an dernier, quatre professeurs nord-coréens de langue française, d'université et du secondaire ont ainsi bénéficié d'un stage linguistique et pédagogique de trois semaines au centre universitaire d'études françaises (CUEF) de Grenoble. Un programme conjoint de recherche et de coopération existe également entre l'École française d'Extrême-Orient (EFEO) et le Bureau national de conservation des propriétés culturelles de Corée du Nord, dans le domaine de la recherche et des fouilles archéologiques. La France soutient, en outre, les deux organisations non gouvernementales françaises actives en Corée du Nord. Triangle génération humanitaire et Première urgence font partie des six organisations non gouvernementales autorisées à travailler dans le pays. Pour 2011, comme l'an dernier, la France a apporté des financements à ces deux organisations, à hauteur de 300 000 € annuels. À la suite des inondations exceptionnelles ayant touché la Corée du Nord à l'été 2010, une aide d'urgence de 300 000 € a également été versée. La France n'envisage pas, à ce stade, l'établissement de relations diplomatiques. Celles-ci restent conditionnées par la satisfaction de trois critères : une évolution positive sur le dossier nucléaire, une amélioration du dialogue intercoréen et des progrès en matière de droits de l'Homme. La France continue d'appeler Pyongyang à oeuvrer en ce sens, en s'abstenant de tout geste susceptible d'accroître la tension dans la région, en abandonnant de manière complète, vérifiable et irréversible ses armes nucléaires et son programme nucléaire - comme le demandent les résolutions 1718 et 1874 du Conseil de sécurité des Nations unies - et en reprenant la voie du dialogue intercoréen, des pourparlers à Six et de la légalité internationale.
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