Question de M. GOURNAC Alain (Yvelines - UMP) publiée le 04/06/2010
Question posée en séance publique le 03/06/2010
M. le président. La parole est à M. Alain Gournac. (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)
M. Alain Gournac. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre, mais je tiens à remercier M. Chatel, ministre de l'éducation nationale, porte-parole du Gouvernement, de me répondre.
À l'heure d'une crise internationale d'ordre économique, financier et social sans précédent, la France doit être une force de proposition de premier plan.
Les Français attendent des formations politiques qu'elles contribuent au débat d'idées et apportent des solutions constructives. Convaincus de la nécessité des réformes, ils attendent de leurs leaders politiques, hommes ou femmes, qu'ils cessent leurs inutiles querelles. (Exclamations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.)
Mme Nicole Borvo Cohen-Seat. À qui vous adressez-vous, monsieur Gournac ?
M. Alain Gournac. L'heure n'est pas à la campagne présidentielle, elle est à la sauvegarde de notre modèle de retraite par répartition, à la défense de notre agriculture, au soutien à l'action de la France pour réguler la finance mondiale, condition nécessaire du maintien de notre modèle social.
En se laissant aller à injurier le Président de la République (Exclamations amusées sur les mêmes travées) comme elle l'a fait lors de la récente convention nationale de son parti, la première secrétaire du parti socialiste manifeste un manque de confiance dans les vertus du débat démocratique. (Protestations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.)
Sur toutes les réformes menées par le Gouvernement depuis 2007, le parti socialiste a observé un complet mutisme. On ne comble pas un retard par l'injure, on ne récupère pas sa place dans l'univers médiatique en versant dans l'irrespect. (Nouvelles protestations sur les mêmes travées.)
M. Paul Raoult. Voilà où vous voulez en venir
M. Alain Gournac. L'injure proférée par Mme Aubry est inacceptable ! Il est grave de porter atteinte à la fonction présidentielle et à nos institutions.
Mme Nicole Borvo Cohen-Seat. Vous êtes bien placé pour dire ça !
M. Paul Raoult. Il faudrait que le Président de la République donne l'exemple !
M. Alain Gournac. Monsieur le ministre, comment retrouver les conditions d'une discussion sereine et apaisée avec l'opposition, conditions nécessaires au bon fonctionnement de notre démocratie ? (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 04/06/2010
Réponse apportée en séance publique le 03/06/2010
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale, porte-parole du Gouvernement.
Mme Nicole Borvo Cohen-Seat et M. Jean-Louis Carrère. Pas de question, pas de réponse !
M. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, porte-parole du Gouvernement. Monsieur le sénateur Alain Gournac, comme vous, j'ai été choqué par les propos injurieux et gratuits tenus par la première secrétaire du parti socialiste le week-end dernier. (Protestations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.) Une telle attitude est très éloignée du débat politique apaisé que nous appelons tous de nos vux.
Mme Nicole Borvo Cohen-Seat. Quand le Président de la République injurie le peuple, par contre, ce n'est pas grave !
M. Luc Chatel, ministre. Je crois moi aussi à la noblesse du combat politique (Exclamations sur les mêmes travées), lequel doit se placer sur le terrain exigeant des idées et ne doit pas succomber à la facilité des attaques ad hominem. J'ai d'ailleurs entendu un certain nombre de responsables politiques de l'opposition prendre clairement leurs distances avec les propos tenus par Mme Aubry le week-end dernier.
Mme Monique Cerisier-ben Guiga. Sûrement pas !
M. Luc Chatel, ministre. Au-delà de ces propos, monsieur le sénateur, j'ai le sentiment qu'il s'agit d'un nouveau rendez-vous manqué par le parti socialiste. (Protestations sur les travées du groupe socialiste.)
Un rendez-vous manqué avec la crédibilité : quelle est en effet celle d'un responsable de parti dit d'alternance lorsqu'il se prend à injurier le Président de la République ?
Un rendez-vous manqué avec le débat d'idées : chaque fois que le parti socialiste organise une convention ou formule des propositions, cela se termine par de petites phrases mesquines et des polémiques politiciennes ! (Exclamations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.)
Mme Raymonde Le Texier. Pas vous !
M. Luc Chatel, ministre. Un rendez-vous manqué, enfin, avec les engagements mêmes du parti socialiste : Mme Aubry nous promettait la société du care, de la protection, du respect ; en recourant à l'insulte, à la provocation, aux recettes du passé, elle s'inscrit plutôt dans la société de l'anti-care ! (Rires et applaudissements sur les travées de l'UMP.)
M. René-Pierre Signé. Ils veulent faire de l'esprit
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