Question de M. LOZACH Jean-Jacques (Creuse - SOC) publiée le 28/01/2010

M. Jean-Jacques Lozach attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat sur le plan de réorganisation territoriale de Météo-France qui doit s'achever à l'horizon 2017, et particulièrement sur la nécessité du maintien du centre implanté dans la Creuse. Sa suppression serait prévue en 2012. Or, le centre départemental de Météo-France, sis à Guéret, assure des missions d'État de première importance pour la sécurité des biens et des personnes. Son travail spécifique d'alerte est des plus précieux. Par ailleurs son site Extranet de crise météorologique a été utilisé en avant-première nationale lors de la simulation d'un accident de transport radiologique dans la Creuse en mai 2008. En outre, le réseau climatologique et d'observation de la Creuse comporte une quarantaine de points de mesure du plus grand intérêt. Tenu par des bénévoles, il s'intègre au réseau d'observation du centre départemental de Météo-France. Ce dernier comporte 21 points autonomes, répartis en 4 niveaux, dont des stations complémentaires au financement partagé entre Météo-France et les collectivités territoriales. La population et les élus sont très attachés à la pérennité des compétences scientifiques affectées à cette unité de proximité, située au cœur d'un département rural très directement concerné par les traductions environnementales du réchauffement climatique. Il lui demande donc de répondre aux préoccupations et aux doléances unanimes concernant le maintien de ce centre.

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Réponse du Ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat publiée le 30/09/2010

Dans le cadre de la réorganisation de l'implantation territoriale de Météo-France, la fermeture du centre départemental de Guéret doit intervenir en 2012. Le plan stratégique et le contrat d'objectifs et de performance de Météo-France prévoient en effet un resserrement de l'organisation territoriale de cet établissement, selon un calendrier très progressif, entre 2012 et 2017. Une information des personnels et des élus sur la liste des sites concernés trois années à l'avance et une liste prévisionnelle de sites proposés à la fermeture à une échéance de quatre ans, seront présentées à la même occasion pour être confirmées ou amendées. Le nouveau réseau territorial préservera l'excellence scientifique et technique acquise sur le plan national et international par Météo-France, notamment en matière de prévision numérique du temps et de modélisation du climat, lui permettant de mieux répondre, par une offre de services élargie et plus efficace, aux attentes des pouvoirs publics, de la société civile et des partenaires économiques, en particulier en matière de prévision et de prévention des risques pour la sécurité des personnes et des biens. Cette réorganisation de l'implantation territoriale de Météo-France, initiée à la suite d'une décision du Conseil de modernisation des politiques publiques de décembre 2007, répond également aux recommandations formulées par la Cour des comptes et reprises par les commissions des finances du Sénat et de l'Assemblée nationale. Il faut souligner qu'à terme, en dépit de la réduction du nombre des implantations prévues, qui passeront de 108 à 55, Météo-France conservera le réseau de proximité le plus dense d'Europe, avec sept centres interrégionaux, une vingtaine de centres spécialisés et trente centres territoriaux, dont chacun assurera en moyenne le suivi de trois départements. Par ailleurs, les informations météorologiques en direction du grand public comme des acteurs et partenaires privés et publics concernés, empruntent aujourd'hui essentiellement des voies d'accès à distance, via le kiosque téléphonique, la messagerie électronique et l'accès au site Internet de Météo-France, voire des sites dédiés (sites Extranet), aux côtés des médias locaux et nationaux (presse écrite et audio-visuelle). La notion de service public de proximité dans ce domaine doit ainsi être appréciée à l'aune, non seulement des progrès technologiques dans le champ de la météorologie, mais aussi des changements dans les modes de communication. Le Gouvernement s'est par ailleurs efforcé de veiller à ce que Météo-France conduise l'évolution nécessaire de son organisation territoriale dans des conditions exemplaires au regard de ses obligations en tant qu'établissement public. L'évolution des métiers et des techniques de la météorologie rend possible une telle mutation, sans affecter la qualité des services rendus, notamment grâce à l'accroissement de la précision des prévisions et à la garantie de la réactivité nécessaire pour répondre aux situations d'urgence, au travers de l'acquisition de nouveaux matériels et de la mise en place de nouvelles organisations et procédures. D'un point de vue technique, la qualité locale de la prévision ne repose pas tant sur le niveau de sa réalisation, en l'occurrence, par des structures locales, que sur les progrès techniques et sur les investissements effectués, en matière d'observation et de modélisation numérique et de formation des personnels. Concrètement, la prévision amont, c'est-à-dire la prévision générale, sera réalisée aux niveaux national et interrégional. Pour le département de la Creuse, ce type de prévision sera effectué, 24 heures sur 24, au centre interrégional de Bordeaux, par des prévisionnistes de haut niveau, spécialistes d'un domaine météorologique qui oeuvre le Limousin et l'Est de la Région Midi-Pyrénées, et qui présente une bonne cohérence géographique et climatologique. Cette prévision sera ensuite adaptée, au sein de centres territoriaux, afin de répondre aux besoins des divers utilisateurs (sécurité civile, acteurs économiques, notamment dans le secteur agricole, organes d'information) et des partenaires de Météo-France (EDF, SNCF, etc.) et de leur fournir les outils adéquats d'aide à la décision. Ainsi, les prévisionnistes du centre météorologique territorial de Limoges assureront l'exploitation climatologique des données recueillies par le réseau d'observation des trois départements de la Creuse, de la Haute-Vienne et de la Corrèze, avec des effectifs tenant compte de cette mission. Le réseau d'observation bénévole sera modernisé, avec de nouveaux équipements et des possibilités de saisie directe des données sur Internet. Les trois agents actuellement en fonction au centre de Guéret bénéficieront, en outre, de l'accompagnement individuel mis en place au sein de Météo-France, qui doit permettre de définir pour chacun d'eux un projet professionnel adapté, si possible au sein de l'établissement. Cette nouvelle organisation permettra à Météo-France de continuer à offrir un service public de qualité à tous nos concitoyens et de poursuivre, avec efficacité, sa mission d'appui à la puissance publique.

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