Question de M. MAZUIR Rachel (Ain - SOC) publiée le 21/01/2010

M. Rachel Mazuir attire l'attention de Mme la secrétaire d'État chargée de la famille et de la solidarité sur le cri d'alarme poussé par les membres du conseil d'administration de la caisse d'allocations familiales (CAF) de l'Ain, qui s'inquiètent de leurs conditions de travail et plus précisément des faibles moyens budgétaires qui leur sont alloués pour leur permettre de maintenir un service de qualité aux allocataires, de plus en plus fragilisés, eu égard au contexte économique actuel.
Il lui rappelle qu'un rapport d'information de février 2009, fait au nom de la mission d'évaluation et de contrôle de la sécurité sociale et de la commission des affaires sociales (MECSS), relatif à l'instauration d'un répertoire des bénéficiaires, registre informatique commun aux cent vingt-trois CAF de France répertoriant l'ensemble des personnes bénéficiant des prestations versées par les caisses, avait déjà souligné la nécessité vitale de renforcer les effectifs de cette administration pour mener à bien l'ensemble des missions qui lui étaient dévolues.
La MECSS affirmait qu"une inadéquation des effectifs aurait nécessairement des conséquences, non seulement sur la qualité du service rendu aux allocataires mais aussi sur la régularité des opérations de versement et sur la fiabilité des comptes de la branche famille."
Malheureusement ces consignes ne semblent pas avoir été entendues.
C'est la raison pour laquelle il souhaiterait connaître quelles mesures concrètes le Gouvernement entend prendre, à l'aube de la départementalisation des CAF prévue pour 2011 et des restructurations inévitables en découlant, pour sauver ce service public et redonner à ses agents cette vocation humanitaire qu'ils perdent peu à peu par lassitude.

- page 106

Transmise au Ministère du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville


Réponse du Ministère du travail, de la solidarité et de la fonction publique publiée le 05/08/2010

Le ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique a pris connaissance avec intérêt de la question relative à l'accroissement de la charge de travail des caisses d'allocations familiales (CAF). La situation des CAF est suivie avec beaucoup de vigilance. Fin 2008, début 2009 la charge d'activités des CAF a, en effet, connu une hausse sensible. Les raisons de cet accroissement de charge d'activité sont multiples. La mise en oeuvre de la politique de maîtrise des risques a pesé sur la fin de l'année 2008 avec la certification des numéros d'inscription au répertoire (NIR) de tous les allocataires et leurs ayants droit. La réforme de la déclaration de ressources mise en oeuvre pour la première fois en 2008 a également généré une charge d'activité importante sur la fin de l'année. Enfin, début 2009, les CAF ont été confrontées à un dysfonctionnement du système d'information de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) qui ne leur permettait pas de recevoir la totalité des informations relatives aux bénéficiaires d'allocation logement. Dès les premiers signes de difficulté, en 2008, le Gouvernement a demandé à la CNAF un diagnostic précis des causes de ces dernières et la conduite d'une réflexion pour déterminer les procédures à alléger. La CNAF a, en outre, renforcé les mesures de soutien et d'entraide des CAF, notamment par la mise en place des ateliers de régulation des charges inter-caisses. Et si la mise en oeuvre du RSA a constitué une charge supplémentaire pour les CAF, elle a été compensée, de façon anticipée, par l'octroi dès décembre 2008 puis dans la convention d'objectifs et de gestion, conclue entre l'État et la CNAF le 9 avril 2009, de 1 257 postes supplémentaires. Ces nouveaux agents seront totalement opérationnels à partir de juin compte tenu des délais nécessaires de formation. L'État vient en outre d'autoriser le recrutement de 400 emplois à durée déterminée qui seront fléchés sur l'accueil téléphonique de premier niveau pour permettre aux CAF de se décharger d'une partie de leurs missions. Le Gouvernement est conscient des missions nouvelles confiées aux CAF et s'attache à anticiper les conséquences que celles-ci peuvent avoir sur les conditions de travail des caisses. Il est néanmoins attaché à ce que les CAF participent à l'amélioration de l'efficience du service public, notamment par des efforts de mutualisation et de rapprochement des performances de gestion des caisses du réseau. En tout état de cause, la qualité de service reste à un niveau élevé. Ainsi à la fin de l'année 2009, la quantité de dossiers à traiter ne représentait que six jours d'activité en moyenne et 85 % des dossiers sont à nouveau traités en moins de 15 jours.

- page 2044

Page mise à jour le