Question de Mme KELLER Fabienne (Bas-Rhin - UMP) publiée le 15/01/2010
Question posée en séance publique le 14/01/2010
M. le président. La parole est à Mme Fabienne Keller. (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)
Mme Fabienne Keller. Ma question s'adresse à M. le ministre des affaires étrangères et européennes.
Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, un puissant séisme vient de frapper la terre haïtienne, soumettant son peuple à une terrible épreuve.
Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, je vous remercie des propos que vous avez l'un et l'autre tenus. Monsieur le Premier ministre, je vous remercie plus particulièrement des actions que vous avez d'ores et déjà engagées. Les Français d'origine haïtienne, si nombreux, vous en sont très reconnaissants, comme le peuple haïtien, auquel rien, décidément, n'aura été épargné.
Ma commune étant jumelée avec une ville haïtienne, nous avons pu mesurer l'ampleur des dévastations causées par les cyclones successifs qu'a connus ce pays. Le séisme, quant à lui, a peu ou prou fini de détruire ce que ces derniers n'avaient pas emporté.
La France entretient une amitié forte et singulière avec cette nation tellement déshéritée, l'une des plus pauvres du monde. Les premiers secours ont été dépêchés, mais, monsieur le ministre, pouvez-vous nous détailler l'ensemble des mesures d'urgence que vous entendez mettre en œuvre ? Surtout, à moyen terme, quelles sont les pistes d'action pour aider la population haïtienne, si pauvre, à la fois à reconstruire les habitations et les infrastructures, mais aussi à bâtir une nouvelle société ? (Applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'Union centriste.)
Réponse du Ministère des affaires étrangères et européennes publiée le 15/01/2010
Réponse apportée en séance publique le 14/01/2010
M. Bernard Kouchner, ministre. Madame la sénatrice, M. le Premier ministre vient de mentionner quelques-unes des actions d'urgence que vient d'engager la France. J'ajouterai, pour ma part, que la France a décidé d'envoyer cinq avions et près de 130 sauveteurs, membres du corps médical, gendarmes, équipes spécialisées dans la recherche sous les décombres.
De manière à arriver à Port-au-Prince demain aux premières heures du jour, compte tenu du décalage horaire, un avion décollera ce soir, avec, à son bord, un hôpital mobile. Il est prévu d'installer cet hôpital sur le terrain de la résidence de l'ambassadeur de France. Celle-ci, de même que le bâtiment abritant l'ambassade, a été détruite.
La première urgence consiste à libérer les personnes ensevelies sous les décombres. Ce n'est qu'après qu'il sera temps de mesurer l'ampleur du désastre, d'avancer des chiffres, quand seront revenus ceux qui, évidemment épouvantés, ont fui dans les collines dès la première secousse.
Ne vous fiez pas aux chiffres qui sont actuellement avancés ; j'espère en tout cas que nous serons en deçà.
Il faut aussi penser à la reconstruction, au traitement de l'eau et à la prise en charge les blessés. Trois des avions que nous avons affrétés ont évacué vers la Martinique 91 familles, dont certains membres étaient blessés. Un deuxième Airbus A310 évacuera lui aussi des blessés. Les structures sont débordées.
La reconstruction se fera en coordination avec les Américains et l'Union européenne. Ce matin même, un coordinateur pour la reconstruction a été désigné. Il faut donner de l'espoir aux populations ! Nous savons d'expérience que, après un tremblement de terre, il surgit toujours des miraculés parmi les décombres. Mais il faut penser dès à présent aux lendemains, à la reconstruction. Nous nous y employons et nous tiendrons le Parlement informé des initiatives que nous prendrons.
Pour l'heure, le centre de crise du Quai d'Orsay fonctionne vingt-quatre heures sur vingt-quatre. (Applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'Union centriste.)
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