Question de M. TROPEANO Robert (Hérault - RDSE) publiée le 17/12/2009
M. Robert Tropeano attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale au sujet des inquiétudes et de l'émotion qui se font jour depuis l'annonce du caractère optionnel de l'enseignement de l'histoire-géographie en terminale scientifique dans le cadre de la réforme du lycée. 52 % des lycéens préparant le baccalauréat en filière générale sont inscrits en terminale scientifique. L'enseignement de l'histoire-géographie, ainsi que celui de l'instruction civique, sont la base même de l'exercice de la citoyenneté dans notre République ainsi que de la perception et de la compréhension de « l'identité de la France » décrite par Fernand Braudel. De plus, la disparition de l'enseignement de l'histoire et de la géographie des épreuves du baccalauréat pour une majorité des lycéens semble en contradiction avec la volonté du Gouvernement d'associer par des propositions symboliques ou par la participation à des manifestations commémoratives la jeunesse française à notre culture républicaine. En conséquence, il lui demande quelles dispositions il entend prendre pour préserver, dans le cadre du baccalauréat général, l'obligation de cet enseignement qui donne à notre jeunesse les bases essentielles de notre culture.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 06/05/2010
Les arrêtés du 27 janvier 2010 publiés au Journal officiel de la République française du 28 janvier 2010 définissent l'organisation et les horaires de la classe de seconde générale et technologique et du cycle terminal de la voie générale. La réforme du lycée entre en application à compter de la rentrée 2010 en classe de seconde générale et technologique, à compter de la rentrée 2011 en classe de première, à compter de la rentrée 2012 en classe terminale. Le principe de spécialisation progressive qui est à la base de la nouvelle réforme du lycée ne se traduit pas par une réduction de la culture générale commune à l'ensemble des lycéens : en classe de seconde, les enseignements communs à tous les élèves - dont l'histoire-géographie - constituent près de 80 % du total des enseignements ; en classe de première des séries générales, ils constituent près des 2/3 du total des enseignements, le reste étant constitué par des enseignements spécifiques aux différentes séries. Cette importance de la culture commune - dont la formation du citoyen est partie intégrante - vise à permettre une plus grande fluidité des parcours, autoriser la réversibilité des choix d'orientation et des corrections de trajectoire ; en classe terminale, le parti a été pris de renforcer la caractérisation de chaque série de manière à mieux assurer la transition vers l'enseignement supérieur. Les enseignements communs - largement privilégiés en classes de seconde et de première - représentent un tiers du total des enseignements. S'agissant en particulier de la série S, l'objectif est d'attirer en priorité vers cette série les élèves motivés par les sciences. La situation actuelle de cette série qui attire une part non négligeable d'élèves non scientifiques, parce qu'elle offre le plus de débouchés valorisants vers l'ensemble des filières du supérieur, n'est en effet pas satisfaisante. Il convient par ailleurs d'enrayer la désaffection des bacheliers S envers les filières scientifiques. Dans ce contexte, la modification du statut de l'histoire-géographie en tant qu'enseignement obligatoire en classe terminale S va de pair avec le renforcement de la part de la formation scientifique dans cette série. Cela ne signifie nullement que l'importance de l'histoire-géographie dans la formation des futurs scientifiques soit négligée : il convient de rappeler à cet égard que, dans le cadre de la réforme du lycée, cette discipline voit son horaire porté à 4 heures en classe de première S contre 2,5 heures actuellement. Cette discipline fera l'objet d'une épreuve anticipée au baccalauréat. De plus, en classe terminale, les élèves de cette série pourront choisir une option facultative de 2 heures en plus des deux options permises pour l'ensemble des élèves des séries générales. Cette option sera prise en compte au baccalauréat. La formation à la citoyenneté concerne par ailleurs de nombreuses disciplines enseignées en lycée. Elle trouve notamment un point d'appui privilégié dans le cadre de l'enseignement obligatoire d'éducation civique, juridique et sociale.
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