Question de M. PILLET François (Cher - UMP-R) publiée le 26/11/2009
M. François Pillet attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la situation des instituts universitaires de technologie (IUT) dans le cadre de la réforme "Liberté et responsabilité des universités".
En effet, la globalisation des moyens de chaque université, prévue par cette loi, ne permet pas la prise en compte de l'organisation spécifique des instituts. Sans fléchage de crédits par le ministère, leurs directeurs manifestent leurs inquiétudes quant aux orientations budgétaires définies par les présidents d'université pour 2010.
La circulaire réglementaire du 20 mars 2009 instituait une démarche de contrats d'objectifs et de moyens entre les universités et les IUT. Elle n'a malheureusement pas permis l'autonomie de gestion escomptée puisque moins de la moitié des contrats est parvenue au ministère et que le processus de centralisation, des fonctions et des moyens, se poursuit. Il note que cinquante neuf IUT rencontrent actuellement de graves problèmes avec leur université de rattachement, contre neuf au mois de janvier 2009.
Face au danger confirmé de disparité des situations des IUT, risquant d'entraîner le dépérissement d'une formation qui a fait ses preuves et accueille plus de 120 000 étudiants, il lui demande de bien vouloir lui faire connaître les mesures qu'elle envisage de prendre pour préserver leur avenir.
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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 04/03/2010
La ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche est très attachée aux instituts universitaires de technologie (IUT) qui dispensent depuis plus de quarante ans un enseignement de qualité fondé sur un encadrement pédagogique suivi de leurs étudiants et sur des liens étroits avec l'environnement professionnel. Ces deux atouts doivent être sauvegardés et consolidés. À cet égard, la loi LRU, qui ne remet en cause ni la qualité d'ordonnateur secondaire de droit des directeurs d'IUT, ni leur autorité sur les personnels, conduira les établissements d'enseignement supérieur à valoriser celles de leurs composantes qui sont les plus performantes, au premier rang desquelles figurent naturellement les IUT. Le caractère national du diplôme universitaire de technologie a été également réaffirmé. Depuis plusieurs mois, un dialogue s'est engagé, au sein d'un comité de suivi sous l'égide du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, au sujet des nouvelles relations entre les universités et leurs composantes IUT dans le cadre de la loi sur les libertés et responsabilités des universités. Une charte, à valeur réglementaire, définissant les principes de bonnes relations entre les universités et leurs IUT a été établie en décembre 2009. Elle définit la répartition des rôles en matière budgétaire et d'autorité vis-à-vis des personnels entre le président d'université et le directeur d'IUT, préconise la rédaction d'un contrat interne d'objectifs et de moyens et prévoit la consolidation nationale des moyens dédiés aux IUT. À ce jour, la DGESIP dispose d'une soixantaine de contrats d'objectifs et de moyens qui ont été signés par les universités et un IUT. Lorsque cela s'est avéré nécessaire, elle a organisé une réunion avec les établissements qui ont rencontré des difficultés dans la conclusion des contrats. Par ailleurs, deux réunions regroupant les présidents d'université, les directeurs d'IUT et les présidents des conseils de gestion des IUT ont été organisées afin notamment de répondre aux interrogations techniques soulevées par l'application de l'instruction codificatrice M9-3 qui porte sur l'exécution des dépenses et des recettes des établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel. Ces réunions ont été l'occasion de réaffirmer la nécessité de renforcer le dialogue de gestion entre la présidence et chacune des composantes de l'établissement, dans le respect des dispositions spécifiques aux instituts. À la demande de la ministre, les présidents d'université se sont engagés, comme ils l'ont fait en 2009, à au moins maintenir en 2010, à périmètre constant, les moyens dédiés à leurs IUT. Dans le cadre du plan « Réussir en licence », 5 M supplémentaires ont été attribués en 2008 aux IUT pour l'accueil des bacheliers technologiques et, dans le cadre du plan de relance, 10 M ont été consacrés à l'équipement des départements d'IUT. Les activités et les performances des IUT sont pleinement prises en compte pour l'avenir dans l'allocation des moyens et les contrats pluriannuels qui lieront les universités à l'État.
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