Question de M. REBSAMEN François (Côte-d'Or - SOC) publiée le 23/07/2009
M. François Rebsamen attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les propositions de postes d'enseignants de médecine générale.
La désertification médicale touche de plein fouet la médecine générale. Elle est principalement la conséquence de l'absence de choix de cette filière par les étudiants qui s'en détournent face aux conditions de l'exercice. Inverser cette tendance est fondamental et nécessite le renforcement impératif du corps des enseignants à l'université. Rappelons qu'il n'y a toujours aucun titulaire universitaire de la discipline et seulement 135 enseignants associés à mi-temps pour toute la France.
Le ministère de l'enseignement supérieur a proposé pour seule solution à cet enjeu majeur la création de 8 postes pour toute la France. Cette situation, ressentie comme une véritable injustice, a eu pour effet un refus de vote de la sous-section 53-01 de médecine générale et pour conséquence une nouvelle session du Conseil national des universités en septembre prochain.
Si l'on veut maintenir l'accès à un médecin généraliste sur tous les territoires, il est nécessaire de donner les moyens à la formation initiale des étudiants. Sans mesures décisives pour la formation médicale, les dispositions pour pallier le déclin démographique resteront inefficaces.
Ainsi, il lui demande si elle envisage un plan de nomination d'enseignants associés et si elle entend répondre au Syndicat national des enseignants de médecine générale qui réclame la nomination immédiate de 27 enseignants associés reconnus aptes par le Conseil national des universités.
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Réponse du Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 24/12/2009
Une grande célérité a prévalu dans l'application de la loi n° 2008-112 du 8 février 2008 relative à la mise en place de la filière universitaire de médecine générale, un délai de sept mois seulement s'étant écoulé entre le dépôt de la proposition de loi et la publication du décret statutaire. Cette reconnaissance statutaire se double d'un effort sans précédent en moyens humains. Depuis 2007, quatre-vingt-treize postes ont été créés. La continuité dans cet effort sera marquée par l'application des dispositions de l'article 47 de la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST). Les postes prévus seront ouverts : vingt postes de professeur, trente postes de maître de conférences et cinquante postes de chef de clinique. À ce stade, il est prématuré de se prononcer sur l'aboutissement de cette première procédure de recrutement. Le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche s'attache avant tout aujourd'hui à une gestion pluriannuelle et raisonnée des emplois. C'est pourquoi l'accent est mis sur le recrutement des chefs de clinique : quarante-sept chefs de clinique ont été recrutés depuis 2007. Ils constitueront le vivier dans lequel seront recrutés les futurs maîtres de conférences et professeurs titulaires. Trois voies existent, en effet, pour constituer cette nouvelle filière. La première est celle du recrutement des associés : cette voie a vocation à s'éteindre progressivement du fait du nouveau statut. Elle sera néanmoins maintenue pour assurer les formations tant que le vivier des titulaires n'est pas constitué. Pour cette seule rentrée, douze maîtres de conférences associés sont élevés au rang de professeurs associés et, conformément aux propositions du Conseil national des universités (CNU), vingt-sept candidats aux postes de maîtres de conférences associés ont été recrutés. La deuxième voie pour faire vivre cette nouvelle filière de médecine générale est l'intégration dans le corps. Elle a commencé dès cette année avec l'intégration de dix professeurs associés dans les nouveaux corps de professeurs titulaires. Enfin, la troisième voie, amenée à devenir la voie « classique », est, naturellement, celle du concours. Tous les verrous réglementaires ayant été levés, il sera organisé pour la première fois cette année universitaire, au printemps, comme pour toutes les autres disciplines médicales. Les doyens de médecine participent à la mise en oeuvre de cette nouvelle filière, dans un contexte pourtant difficile de non-création d'emplois et de vivier de candidats incertain. Dans la poursuite de cet objectif, il convient de souligner l'importance du nécessaire maintien de l'équilibre entre les filières universitaires, notamment au sein des centres hospitaliers universitaires (CHU) ; l'excellence scientifique devra donc être garantie dès les premiers recrutements qui seront opérés au titre de l'année universitaire 2010.
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