Question de M. RENAR Ivan (Nord - CRC-SPG) publiée le 14/05/2009
M. Ivan Renar attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la préoccupation des élus des communes forestières quant à la mise en oeuvre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) au niveau de l'Office national des forêts (ONF). Selon ceux-ci, l'existence même de l'ONF serait à court terme menacée. Dans le cadre de la RGPP et conformément aux dispositions inscrites dans le contrat État ONF 2007-2011, l'Office devra poursuivre la réduction de ses effectifs, fragilisant encore davantage le maillage territorial de ses agents de terrain. Il sera également contraint de faire face à l'augmentation des cotisations sociales lui incombant ainsi qu'aux charges liées au rachat des maisons forestières domaniales et à la délocalisation de son siège. Son équilibre financier est ainsi mis en péril, d'autant plus que le retournement du marché du bois depuis l'automne 2008 a entraîné une diminution importante de ses ressources. Aussi les élus des communes forestières, profondément attachés au service public rendu par l'ONF, demandent-ils le maintien de ses personnels de terrain pour la gestion des forêts communales ainsi que l'étalement des nouvelles charges imposées à l'établissement, compte tenu de l'évolution du marché du bois. Ils soulignent également la nécessité d'intensifier les politiques territoriales destinées à favoriser la relance de la filière forêt bois et de mettre en oeuvre le plan de 100 millions d'euros par an annoncé par le Gouvernement, en janvier 2008, lors de la clôture des Assises de la forêt. Il lui demande de lui indiquer les mesures qu'il entend prendre en ce sens et de lui préciser les dispositions qu'il envisage afin de conforter les missions de service public de l'ONF, acteur-clé de la filière forêt bois essentielle à de nombreux territoires ruraux.
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Réponse du Ministère de l'agriculture et de la pêche publiée le 18/06/2009
Le comité de modernisation des politiques publiques a confirmé les missions fondamentales de l'établissement, fixées par le contrat d'objectifs État-ONF pour la période 2007-2011. Celles-ci consistent à assurer la gestion durable des forêts publiques, dans le cadre du régime forestier avec pour corollaire le maintien du versement compensateur. Au-delà du contrat État-ONF, des décisions ont été prises à la suite du comité de modernisation des politiques publiques, notamment une réduction d'effectifs applicable à l'ONF, comme à l'ensemble des opérateurs de l'État, et l'augmentation par palier jusqu'en 2011 de la part « patronale » de la cotisation retraite des fonctionnaires, l'intégration de l'Inventaire forestier national, le transfert des maisons forestières, la relocalisation du siège à Compiègne et le versement de dividendes à l'État. En conformité avec ces orientations, il apparaît absolument nécessaire que l'organisation de l'ONF poursuive son évolution. Elle passe impérativement par le resserrement des structures. L'ONF devra définir, en concertation avec ses partenaires des communes forestières, un réseau de terrain explicite, appuyé sur la compétence des unités territoriales et compatible avec les effectifs votés en conseil d'administration. Ce réseau a pour finalité d'assurer tout au long de l'année une présence auprès des élus pour conduire les interventions forestières. Enfin, la qualité du service de proximité assuré par l'ONF auprès des maires sera préservée. Pour chaque commune forestière, un correspondant dédié sera identifié et un maillage cohérent en terme d'appui territorial garanti. Cependant, la crise économique et financière qui touche l'ensemble de la filière bois et les conséquences de la tempête Klaus auront en 2009 des répercussions sur l'activité et l'équilibre financier de l'ONF. Les résultats positifs de l'ONF en 2007 et 2008 démontrent le résultat des efforts passés et la bonne gestion financière de l'établissement, dans des circonstances normales. C'est pourquoi différents scenarii sont actuellement à l'étude afin que les décisions prises par l'État avant ces événements n'alourdissent pas les charges de l'établissement et lui permettent de passer le cap d'une année 2009 exceptionnellement difficile. Le ministre de l'agriculture et de la pêche veillera à ce que l'évolution de l'établissement s'effectue dans le cadre de concertations, afin de répondre aux préoccupations des personnels et des élus. Pour répondre aux enjeux en matière d'énergies renouvelables et de lutte contre le changement climatique, un recours plus important à la ressource forestière est attendu pour contribuer à la fois au développement du bois dans la construction et au développement de la chaleur et de l'électricité renouvelables. Au total d'ici 2020, les objectifs du Grenelle de l'environnement conduisent à une récolte supplémentaire de 21 millions de m³, dont 9 millions de bois d'oeuvre et 12 millions de bois énergie. S'agissant de la mobilisation du bois, le ministre de l'agriculture et de la pêche a défendu le projet de fonds de mobilisation lors des discussions interministérielles sur les suites des Assises de la forêt ; ces discussions n'ont pas pu aboutir sur ce point. Le 19 mai 2009, le Président de la République s'est exprimé pour une gestion effective et une dynamisation de la politique forestière, ce qui marque l'attachement à une politique forestière forte et une réelle volonté de mise en valeur de la filière pour répondre à l'enjeu du soutien à la mobilisation, sans lequel l'augmentation de la demande pourrait se traduire par des importations complémentaires ou d'insolubles conflits d'usages.
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