Question de M. BOUTANT Michel (Charente - SOC) publiée le 16/04/2009

M. Michel Boutant attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire sur l'augmentation du nombre de bouteilles de gaz « orphelines » (c'est-à-dire dont l'origine est inconnue) qui, après utilisation, sont abandonnées dans des déchetteries au service des particuliers et non restituées à la propriété du distributeur, ce qui présente un risque pour les entreprises de recyclage.
Il lui rappelle en effet que les bouteilles de gaz sont des produits consignés qui doivent rester la propriété du distributeur (stations services, grandes surfaces…), ce qui permet de constituer un circuit « étanche » et une traçabilité, les bouteilles étant retournées aux points de vente après utilisation. Or, sous l'effet d'une diminution de l'attrait de la consigne (passée en quelques années de 20 à 25 euros à 5 euros, voire même à l'euro symbolique), de plus en plus de particuliers préfèrent abandonner leurs bouteilles de gaz dans les déchetteries au service des particuliers. En conséquence, les entreprises de recyclage voient elles-aussi une recrudescence du nombre de bouteilles de gaz qui leurs sont transmises par lesdites déchetteries. Or, ces bouteilles de gaz, mêlées au flux global des matières entrantes, si elles ne sont pas repérées, peuvent constituer, notamment en raison des risques d'explosion, un risque pour l'ensemble du site de recyclage, leurs salariés et leur outil industriel.
Il lui demande donc si une concertation entre les divers intervenants (fabricants, remplisseurs, distributeurs, recycleurs, organisations de consommateurs…) et les pouvoirs publics est prévue afin que soient élaborées des solutions satisfaisantes pour tous.

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Réponse du Ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat publiée le 29/10/2009

Les metteurs sur le marché (fabricants nationaux, distributeurs sous leur propre marque ou importateurs) de bouteilles de gaz ont instauré depuis de très nombreuses années une consigne à l'achat afin d'assurer le retour de ces bouteilles, une fois utilisées, pour les réutiliser et, le cas échéant, les recycler en récupérant le métal. S'agissant des déchets résultant de l'abandon des emballages, le décret n° 92-377 du 1er avril 1992 portant application de la loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 modifiée relative à l'élimination des déchets et à la récupération des matériaux, codifié aux articles R. 543-53 à R. 543-65 du code de l'environnement, encadre la gestion des déchets d'emballages ménagers. Il crée notamment l'obligation pour les producteurs de biens emballés à destination des ménages de contribuer ou de pourvoir à l'élimination des déchets d'emballages issus de leurs produits. Afin de satisfaire à leurs obligations, ils peuvent soit adhérer et verser une contribution à un organisme collectif agréé par les pouvoirs publics (Eco-emballages ou Adelphe), soit instaurer une consigne sur leurs emballages, soit organiser des emplacements spéciaux pour le dépôt de ces emballages. Dans la pratique, la plupart des producteurs a choisi d'adhérer à Eco-Emballages ou Adelphe. Pour le cas particulier des bouteilles de gaz, les producteurs ont, en grande majorité, préféré garder le dispositif historique de consignation des emballages. Depuis le début des années 2000, une baisse régulière, particulièrement prononcée ces dernières années, des montants consignés est constatée. La concurrence accrue entre producteurs et l'arrivée de nouveaux metteurs sur le marché, notamment la grande distribution, explique en partie ce phénomène. Cette évolution, couplée à certaines difficultés identifiées pour le retour des bouteilles de gaz consignées, a fortement contribué à augmenter leur élimination par le service public de gestion des ordures ménagères. La présence de ces bouteilles peut présenter des risques de départs de flamme ou d'explosion lors de la collecte, du stockage, du transport puis du traitement des déchets ménagers. Pour cette raison, les services du ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat réuniront, au mois d'octobre 2009, l'ensemble des acteurs concernés afin de trouver une solution aux problèmes rencontrés sur l'ensemble du territoire national. Ces travaux seront menés en lien avec ceux engagés sur la mise en place de la filière des déchets diffus dangereux des ménages, engagement 250 du Grenelle de l'environnement repris par l'article L. 541-10-4 du code de l'environnement.

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