Question de M. MAHÉAS Jacques (Seine-Saint-Denis - SOC) publiée le 19/03/2009
M. Jacques Mahéas attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la nécessité de maintenir une formation en sciences et technologies et notamment l'enseignement de type initiation aux sciences de l'ingénieur (ISI) et de type informatique et système de production (ISP) dans les lycées.
Actuellement en France, 40 % de jeunes se trouvent démunis par manque de qualification alors que 30 à 35 % des emplois résident dans l'industrie et dans les services techniques, ces emplois exigeant une formation en sciences et technologies. Les sciences de l'ingénieur et les sciences et technologies industrielles enseignées aujourd'hui correspondent à des dispositifs de formation très performants, qui conduisent à la réussite des jeunes dans leur insertion, leur évolution dans la vie professionnelle et leur vie de citoyen. En particulier, des méthodes pédagogiques actives permettent une concrétisation des savoirs scientifiques qui amènent toujours davantage de jeunes vers les métiers actuels et futurs. Ces dispositifs présentent des parcours de formation adaptés à chacun, avec des passerelles à tous les niveaux. Ainsi, les élèves de la voie STI deviennent, lorsqu'ils accèdent au marché du travail, l'essentiel des forces vives dans les PME/PMI de production et de services techniques, dans un contexte où les entreprises peinent à trouver du personnel qualifié. La technologie, avec un enseignement de type ISI et de type ISP, correspond à une offre tout à fait adaptée par sa dimension scientifique, sa dimension de connaissance et de compréhension des langages du monde actuel, sa dimension de maîtrise du développement durable et bien sûr sa dimension d'insertion professionnelle.
Or, dans le projet de réforme du lycée tel qu'il avait été présenté, la technologie était pratiquement supprimée pour les classes de seconde.
Aussi, il lui demande quelle place il entend réserver à la formation en sciences et technologies dans la réforme du lycée et quels sont ses projets pour cette voie qui représente un point d'équilibre entre la voie générale et la voie professionnelle.
- page 674
Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 14/05/2009
Dans sa déclaration du 15 décembre 2008, le ministre de l'éducation nationale a fait part de sa décision de surseoir à la mise en oeuvre de la réforme du lycée d'enseignement général et technologique, initialement prévue en classe de seconde à la rentrée 2009. Ce report répond à la volonté de laisser plus de temps pour discuter du contenu d'une réforme dont le caractère nécessaire est très largement admis. Le 15 janvier 2009, le ministre de l'éducation nationale a confié à M. Richard Descoings, directeur de l'Institut d'études politiques de Paris, le soin de poursuivre la concertation sur la réforme du lycée. Il s'agit, à l'issue de consultations avec toutes les parties prenantes du système éducatif (lycéens, enseignants, familles, société civile), de tracer les grandes lignes d'une évolution de l'organisation du lycée qui permette de répondre aux besoins des élèves et de promouvoir les conditions d'une réelle équité sociale dans l'accès aux études supérieures. Dans la lettre de mission, adressée à Richard Descoings, les grands axes autour desquels la réflexion devra s'articuler ont été précisés : renforcer l'accompagnement des élèves en difficulté tout au long de la scolarité du lycée et réduire les redoublements, particulièrement en classe de seconde ; - rééquilibrer la voie technologique par rapport à la voie générale et, à l'intérieur de la voie générale, les dominantes correspondant aux actuelles séries S, ES et L ; - mieux préparer les élèves à la poursuite d'études dans l'enseignement supérieur, aussi bien en termes de méthodes de travail que d'orientation ; donner place et reconnaissance à la responsabilité et à l'engagement des lycéens dans la vie de leur établissement et dans l'organisation de leurs études. Richard Descoings doit remettre son rapport à M. le ministre de l'éducation nationale en mai 2009, de manière à ce que la réforme puisse être mise en place dans de bonnes conditions à compter de la rentrée 2010.
- page 1222
Page mise à jour le