Question de M. MAHÉAS Jacques (Seine-Saint-Denis - SOC) publiée le 29/01/2009
M. Jacques Mahéas attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur la nécessité de prévenir les conséquences dramatiques du syndrome du bébé secoué.
Le syndrome du bébé secoué (SBS) résulte de la secousse violente d'un très jeune enfant. Ce syndrome peut entraîner le décès, dans environ 10 % des cas, mais également des séquelles très importantes voire irréparables (retard mental, paralysie, cécité, épilepsie
). Il s'agit d'une maltraitance grave, qui peut survenir lors d'un moment d'exaspération face à des pleurs ininterrompus, mais également lors d'une manœuvre de réanimation maladroite ou de jeux consistant à lancer le bébé en l'air. Malgré une campagne de sensibilisation lancée en 2005, les risques du SBS sont encore méconnus et 500 à 1000 nourrissons pourraient en être victimes chaque année.
En conséquence, il lui demande quel est l'état des connaissances statistiques sur ce syndrome et quelles actions elle compte mener pour que cessent de tels drames.
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Réponse du Ministère de la santé et des sports publiée le 07/05/2009
Il y a plus de trente ans que le syndrome du bébé secoué a été individualisé au sein de la problématique des enfants maltraités. Actuellement bien connu des pédiatres, son diagnostic reste difficile et l'origine de l'intention des secousses est quelquefois indéterminée. Les lésions touchent presque toujours des enfants de moins de trois ans et surtout de moins d'un an, en raison d'une vulnérabilité à la fois d'ordre général, céphalique et cervical. Par ailleurs, certains états, comme la prématurité ou certaines anomalies congénitales, comme une fragilité osseuse ou des troubles de la coagulation, peuvent aggraver cette vulnérabilité naturelle. Les conséquences sont souvent très lourdes et peuvent entraîner le décès du nourrisson ou la constitution d'un handicap à vie. L'incidence en France est estimée à 700 cas nouveaux par an. Depuis janvier 2006, le carnet de santé de l'enfant, délivré gratuitement sur le territoire national pour tout enfant lors de la déclaration de naissance, comporte dès les premières pages un message et un visuel de prévention destinés aux parents les avertissant que « secouer un bébé peut le laisser handicapé à vie ». En mars 2006, le centre ressources francilien du traumatisme crânien (CRFTC) a organisé un colloque à Paris à l'hôpital Necker enfants malades afin de lancer une campagne d'information grand public sur ce sujet « il ne faut jamais secouer un bébé, secouer peut tuer ou handicaper à vie ». Dans ce cadre, brochures et affiches ont été largement diffusées dans les structures médicales mais aussi dans les crèches, les pharmacies. Des formations en direction des pédiatres et des sages-femmes sont également organisées pour une meilleure appréhension de cette pathologie par les professionnels. Par ailleurs, le ministère chargé de la santé a récemment mis en ligne un site consacré aux thèmes du soutien à la parentalité et de la prévention des maltraitances www.interventions-precoces.sante.gouv.fr. Ce site a pour objectif d'améliorer les connaissances sur ces sujets et d'apporter à tous les professionnels de la santé et de l'enfance ainsi qu'à tous ceux qui, par leur métier, sont en contact régulier avec des enfants et des familles, toutes les informations et les outils utiles sur cette forme de prévention et de soutien aux familles. Enfin, le ministère va soutenir en 2009 l'organisation par la société française de médecine physique et de réadaptation d'une audition publique sur le thème « syndrome du bébé secoué quelle certitude diagnostique ? Quelles démarches pour les professionnels ». Cette manifestation a pour objectif d'améliorer la formation et l'information des professionnels (médecine d'urgence, médecins généralistes, travailleurs sociaux dont les assistantes maternelles, magistrats, policiers et gendarmes, etc.) en assurant une diffusion ciblée et adaptée des conclusions de l'audition publique.
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