Question de Mme DEMONTÈS Christiane (Rhône - SOC) publiée le 29/01/2009
Mme Christiane Demontès attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur l'endométriose. Cette pathologie affecte près d'une femme sur dix en France, et plus de 14 millions dans l'ensemble de l'Europe. Si les manifestations de cette maladie gynécologique sont diverses et que l'infertilité peut en être une des conséquences, les patientes attendent entre six et dix ans en moyenne avant que le bon diagnostic ne leur soit dispensé. Véritable problème de santé publique en tant que tel, il devrait faire l'objet d'une réelle prise en considération, or tel n'est malheureusement pas le cas. Aussi, elle lui demande si elle compte mettre en œuvre une réelle politique d'information et de prévention de cette pathologie, notamment via la mise en place d'une campagne d'information spécifique, le renforcement de la formation initiale et continue du corps médical à ce sujet et le renforcement de la recherche médicale.
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Réponse du Ministère de la santé et des sports publiée le 12/03/2009
Concernant près d'une femme sur dix, l'endométriose se manifeste par d'importantes douleurs pelviennes, des menstruations abondantes et peut même contribuer à une infertilité. Malgré ses répercussions, cette maladie gynécologique est souvent sous-estimée. Toutes les endométrioses ne doivent pas être traitées car certaines formes sont asymptomatiques et ne sont pas douloureuses. Pour l'information des praticiens, des recommandations de bonne pratique de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) puis des recommandations pour la pratique clinique du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) ont été publiées respectivement en décembre 2005 et en décembre 2006. Ces recommandations portent à la fois sur les traitements médicamenteux les plus efficaces et les prises en charge des différentes formes cliniques d'endométriose (diagnostic, traitement). Ces recommandations permettent de clarifier les stratégies thérapeutiques en fonction de la gravité des troubles et de la localisation des lésions d'endométriose. Un numéro spécial du journal de gynécologie-obstétrique et biologie de la reproduction d'avril 2007 a fait la synthèse du sujet et des recommandations. L'efficacité des thérapeutiques médicales et chirurgicales est fonction du stade d'évolution et de la localisation des lésions endométriosiques. Un traitement initial bien conduit par une équipe multidisciplinaire expérimentée améliore la prise en charge. À cet égard il convient de souligner le rôle des centres antidouleur et des centres d'aide médicale à la procréation, véritables centres de référence quand il s'agit de prendre en charge les complications principales et les différents aspects de cette pathologie. Il n'apparaît pas nécessaire de multiplier les centres spécialisés dans les pathologies gynécologiques. S'agissant de l'objectif 77 concernant l'endométriose, inclus dans la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, il convient de souligner qu'il porte sur la nécessité de disposer en premier lieu de données épidémiologiques fiables, notamment des essais comparant la chirurgie à l'abstention dans le cadre de l'endométriose douloureuse. C'est pourquoi la priorité doit donc être donnée à la recherche fondamentale sur les causes et sur les cibles thérapeutiques.
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