Question de Mme ALQUIER Jacqueline (Tarn - SOC) publiée le 25/12/2008

Mme Jacqueline Alquier attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les vives inquiétudes suscitées par les propositions de l'État dans le domaine de la gestion des risques sanitaires.

Il apparaît pour les professionnels regroupés au sein du syndicat des inspecteurs en santé publique vétérinaire que les décisions relatives à la révision générale des politiques publiques (RGPP) ne répondent pas au besoin de réforme de notre dispositif de contrôle de la sécurité sanitaire de la chaîne alimentaire. Certaines s'avèrent en outre incompatibles avec les règles internationales s'appliquant au autorités sanitaires compétentes.

D'une manière générale, les réformes envisagées ne semblent pas répondre aux objectifs dessinés lors des travaux préparatoires conduits par les groupes d'audit mis en place dans le cadre de la RGPP. Il était en effet prévu de resserrer le dispositif existant et de regrouper les structures doublons afin de simplifier l'organisation administrative et de gagner en efficience. Les options retenues semblent avoir pour objectif premier de préserver à chaque ministère ses prérogatives au détriment d'une approche globale des enjeux de sécurité sanitaire.

Elle lui demande donc pourquoi les propositions d'une nouvelle organisation ne tiennent pas compte de la connaissance et des fonctions des directions départementales des services vétérinaires et s'il est prêt à rencontrer ces professionnels pour adapter un dispositif de protection sanitaire à la hauteur des enjeux de santé publique.

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Réponse du Ministère de l'agriculture et de la pêche publiée le 05/03/2009

Dans le cadre de la révision générale des politiques publiques, le Président de la République et le Premier ministre ont souhaité définir, sur proposition du ministre de l'agriculture et de la pêche, un nouveau cadre administratif pour accompagner une politique agricole, alimentaire, et de développement durable des territoires ruraux. La cohérence de cette politique publique se traduit dans l'implantation départementale du ministère chargé de l'agriculture, proche des usagers, dans un cadre interministériel. La cohérence de l'organisation mise en place a été confirmée par deux circulaires du Premier ministre datées des 7 juillet et 31 décembre 2008. La réforme des services déconcentrés du ministère de l'agriculture et de la pêche s'inscrit dans la démarche plus globale de réforme de l'organisation territoriale de l'État qui distingue un niveau régional chargé du pilotage des politiques et un niveau départemental en contact avec le citoyen, répondant directement aux besoins des usagers. Dans cette nouvelle organisation, le préfet de région a autorité sur le préfet de département, les deux niveaux ayant des fonctions bien distinctes. Ainsi la chaîne de commandement en matière sanitaire est-elle clarifiée puisque l'échelon régional y est intégré au titre de la programmation des moyens et des activités. En situation d'urgence ou pour des dossiers particuliers, des instructions seront données directement au niveau départemental avec information du préfet de région. Cette organisation nouvelle tire le plein profit de la grande rapidité des instruments actuels de communication pour améliorer ce qui peut être considéré comme un point perfectible de l'organisation antérieure, à savoir l'affectation, au travers de la programmation, des moyens aux missions prioritaires. Il importe que cette nouvelle organisation n'altère en rien la confiance des citoyens, comme des partenaires étrangers, dans l'efficacité de l'action collective des services de l'État. Cette exigence se traduit par la confirmation de l'échéance de l'accréditation de l'organisme d'inspection constitué par la direction générale de l'alimentation et les services déconcentrés du ministère chargé de l'agriculture dans le domaine de l'alimentation. L'important travail réalisé depuis plusieurs années pour mettre en place un mode de fonctionnement transparent et homogène sur l'ensemble du territoire est de nature à convaincre les observateurs les plus exigeants sur la capacité des services en charge du contrôle de l'alimentation à réaliser efficacement leurs inspections. Les moyens consacrés à cette politique publique sont préservés et ne seront pas fongibles avec les moyens consacrés aux autres politiques publiques du ministère chargé de l'agriculture, ce qui constitue une garantie de financement du dispositif de prévention et de maîtrise des risques sanitaires. Par ailleurs, le directeur régional de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt n'a aucune responsabilité dans les prises de décision issues des inspections qui sont toutes départementales. Les inspections mutualisées sont réalisées à la demande et sous le contrôle de l'échelon départemental qui est le destinataire du rapport d'inspection et le maître des décisions. Ces principes seront étendus, dans le décret de création des directions départementales interministérielles chargées de l'alimentation, au domaine végétal. Au niveau départemental, l'unité des services est préservée et les moyens du programme « Sécurité et qualité sanitaires de l'alimentation » affectés aux seules politiques de ce programme, dans le respect des principes posés par la loi organique relative aux lois de finances.

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