Question de Mme DEMONTÈS Christiane (Rhône - SOC) publiée le 27/11/2008
Mme Christiane Demontès attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les très vives inquiétudes qui se font jour au sein du monde enseignant et des associations de parents d'élèves concernant la suppression annoncée des réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED).
Alors que 20% des élèves d'une génération sort du système scolaire sans diplôme, ni qualification, le Gouvernement a annoncé sa volonté de supprimer les réseaux d'aide spécialisée aux enfants en difficulté (RASED) qui prennent en charge près de 175 000 élèves de l'école élémentaire, chaque année. Conjointement, la formation dispensée à ces maîtres spécialisés est d'ores et déjà supprimée pour l'année prochaine. Or, toutes les études tendent à prouver que seul un véritable outil de "remédiation"( bien différent du simple "soutien scolaire"), est à même d'apporter le soutien nécessaire aux enfants en grandes difficultés d'apprentissage, d'adaptation, et de comportement.
Compte tenu de l'impératif républicain que revêt le fait de tout mettre en oeuvre pour remédier à l'échec scolaire, elle lui demande d'ouvrir des négociations avec tous les partenaires de l'éducation nationale et les associations de parents d'élèves, afin que les RASED soient non seulement pérennisés, mais mieux dotés en personnels et moyens, et que le fossé des inégalités entre élèves cesse enfin de se creuser.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 01/01/2009
Aujourd'hui, environ 15 % des élèves quittent l'école primaire en connaissant de graves lacunes dans les domaines de la lecture, de l'écriture et des mathématiques. La réforme du primaire qui vient d'être mise en oeuvre par le ministre de l'éducation nationale vise à ce que chaque élève en difficulté reçoive désormais une réponse adaptée à sa situation : les deux heures libérées du samedi matin sont investies au profit des élèves en difficulté sous forme d'une aide personnalisée, notamment de remédiations et de remise à niveau dans les enseignements fondamentaux, dispensée par les maîtres de leur école ; des stages de remise à niveau en français et mathématiques sont également proposés aux CM1 et CM2, pendant les vacances scolaires par petits groupes, à raison de trois heures par jour pendant une semaine. Les maîtres des classes sont les premiers à faire face, dans la classe et dans l'école, aux difficultés scolaires de leurs élèves. S'ils ne peuvent être les seuls à intervenir pour lutter contre toutes les formes de difficulté qui peuvent relever d'origines diverses, le recours aux RASED montre pourtant aujourd'hui ses limites : la fréquence des prises en charge par les maîtres spécialisés est trop ponctuelle ; les réseaux sont éloignés des projets d'enseignement des classes et des écoles ; et dans la plupart des cas, les élèves concernés quittent la classe pour la durée de la prise en charge et donc n'assistent pas à certains enseignements fondamentaux. Aussi, la sédentarisation de 3 000 maîtres spécialisés des réseaux d'aide et de soutien des élèves en difficulté (RASED), la mise en place du dispositif d'aide personnalisée, tout comme le meilleur emploi des maîtres spécialisés travaillant en réseau, la formation et le maintien des 3 700 psychologues scolaires, constituent désormais l'ensemble des réponses au traitement de la difficulté scolaire dans toutes les classes. Ainsi, à la rentrée 2009, un ou plusieurs maîtres spécialisés itinérants seront affectés par l'inspecteur d'académie dans une école en tant que titulaires d'une classe à plein temps. Cette nouvelle implantation se fera, dans toute la mesure du possible, au sein de l'aire géographique d'intervention du RASED. Les enseignants concernés par cette mesure pourront exercer, s'ils le souhaitent, dans une école du secteur qu'ils connaissent déjà. Sinon, ils pourront participer au mouvement départemental des professeurs des écoles. L'action des 8 000 maîtres spécialisés structurés en RASED va être réinvestie spécifiquement pour intervenir sur les plus graves difficultés d'apprentissage, comportementales et psychologiques des élèves, répondant ainsi aux situations que les professeurs des écoles ne pourraient pas gérer dans le cadre des dispositifs ci-dessus. En outre, un plan national de formation des enseignants au traitement de la difficulté scolaire est prévu pour les professeurs des écoles qui en éprouveraient le besoin : 40 000 enseignants seront concernés sur cinq ans par ce plan de formation. Les RASED des zones rurales éloignées, compte tenu de leur spécificité, ne seront qu'exceptionnellement concernés par cette mesure. En effet, des modalités d'intervention itinérantes peuvent se justifier sur des territoires dotés de petites structures scolaires disséminées. Dans ce nouveau cadre, la qualification du maître spécialisé, nommé sur un poste de ce type dans une école, continue à être reconnue, notamment à travers son régime indemnitaire propre.
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