Question de M. DESESSARD Jean (Paris - SOC-R) publiée le 09/10/2008
M. Jean Desessard attire l'attention de M. le ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité sur le manque d'offre de formation professionnelle des ascensoristes en Île-de-France.
Le parc des ascenseurs en France est un des plus vétustes d'Europe. En particulier, sur les 450 000 ascenseurs installés en France, la moitié se situe en Île-de-France.
Le décret n° 2004-964 du 9 septembre 2004 a fixé des objectifs ambitieux quant à la rénovation et la mise aux normes des ascenseurs jusqu'en 2018. La mise en œuvre de la première tranche de travaux de mise en sécurité a pris beaucoup de retard, à tel point que l'échéance initialement prévue en 2008 a dû être repoussée à fin 2010.
Pour pallier les difficultés de recrutement des PME du secteur, une mention complémentaire « technicien ascensoriste » a été créée à la rentrée 2007 dans quinze lycées professionnels. Les besoins de recrutement annuels s'élèveraient aujourd'hui à 1 500 emplois nouveaux selon les données fournies par la fédération des ascenseurs.
Après une rapide enquête auprès des lycées professionnels d'Île-de-France, à peine cinq d'entre eux proposent cette formation pour un total de 64 places offertes et seulement 54 élèves inscrits à la rentrée 2008.
Par ailleurs, seulement deux centres de l'AFPA (Association nationale pour la formation professionnelle des adultes), à Angers et Istres, proposent actuellement une formation de technicien de maintenance des ascenseurs, avec une dizaine de personnes en formation dans chacun de ces centres.
Le différentiel est impressionnant : 1 500 emplois à pourvoir et moins d'une centaine de personnes formées en 2008 !
Dans ces conditions, si rien n'est fait pour augmenter l'offre de formation, la pénurie de main d'œuvre qualifiée aura pour conséquence d'accroître les délais déjà importants pour la réalisation des travaux de mise en conformité. À titre d'exemple, plusieurs syndics de copropriété situés en banlieue parisienne ont fait part de délais allant de 18 mois à 3 ans entre la demande de devis auprès des différents opérateurs et la réalisation effective des travaux dans les immeubles.
En outre, alors qu'en Seine-Saint-Denis les besoins sont particulièrement urgents, aucune formation n'y est proposée depuis la fermeture de celle du centre AFPA de Stains il y a huit ans. Ce sont pourtant des centaines d'emplois qualifiés, stables et non délocalisables qui sont à pourvoir aussi bien dans des grandes entreprises multinationales (Thyssen, Otis, Koné) que dans nos PME.
En conséquence, il l'interroge sur les mesures qu'il entend mettre en œuvre pour pallier cette carence dans l'offre de formation professionnelle des ascensoristes et comment il entend l'inscrire dans sa politique en faveur de l'emploi.
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Transmise au Secrétariat d'État chargé de l'emploi
Réponse du Secrétariat d'État chargé de l'emploi publiée le 01/01/2009
La formation de technicien ascensoriste est une mention complémentaire aux formations classiques d'électromécanicien ou d'électrotechnicien. La mise en oeuvre de telles formations s'inscrit dans le schéma régional des formations professionnelles instruit par le conseil régional, avec le concours des services de l'État, et approuvé par l'assemblée régionale. Ce plan régional de développement des formations (PRDF) recense en particulier les besoins exprimés par les branches professionnelles pour calibrer au mieux les moyens de formations qu'il convient de mettre en oeuvre. C'est tout particulièrement vrai pour la filière apprentissage, que l'État soutient activement à travers des conventions d'objectifs et de moyens signées avec les conseils régionaux, au profit des filières déficitaires qui en démontrent le besoin (en signant des contrats d'apprentissage). Par ailleurs, l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA), qui est désormais soumise aux règles communes des marchés d'appel d'offres selon les directives européennes, reste en capacité de mettre en place des actions de formations spécifiques à la demande d'une branche professionnelle, le cas échéant avec l'appui du service public de l'emploi. Un projet avait été instruit il y a près de deux ans par la direction régionale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle (DRTEFP) Île-de-France, et abandonné à la demande de la branche qui avait alors apparemment solutionné ses besoins avec une main-d'oeuvre originaire des pays de l'est de l'Europe. Dans le cadre de la conversion des techniciens d'entretien intérimaires de la filière automobile, cette même DRTEFP est prête à mettre en oeuvre un processus de formation, pour autant que les entreprises demanderesses s'investissent à travers, par exemple, des contrats de professionnalisation au profit de ces salariés en reconversion.
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