Question de Mme BORVO COHEN-SEAT Nicole (Paris - CRC) publiée le 25/09/2008
Mme Nicole Borvo Cohen-Seat attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur la situation de la gynécologie médicale. Spécialité d'excellence française, bien intégrée dans un travail en réseaux avec les généralistes et les obstétriciens, la gynécologie médicale assure une prise en charge médicale, efficace et personnalisée des femmes. Il a fallu une importante mobilisation de deux millions de femmes pour que la spécialité de gynécologie médicale soit recréée en 2003 (décret du 30 janvier 2003, paru au Journal officiel du 1er février 2003) sous la forme d'un DES de 4 ans, au sein des spécialités médicales, dans une filière protégée.
Toutefois, depuis cinq ans les moyens de développement de la gynécologie médicale diminuent. Seulement 20 internes sont nommés en gynécologie médicale chaque année, alors que l'accord convenait de 60 par an. Quant aux nominations universitaires, sans lesquelles elle ne peut se développer, faute d'être enseignée, il n'y en a eu que quatre en 2006, et aucune en 2007 ni en 2008. Pourtant la gynécologie médicale tient une place importante dans notre système de santé, qu'il s'agisse d'information, de prévention, de contraception, de dépistage des cancers féminins ou de traitements médicaux tels que celui de la ménopause. Par ailleurs, il est certain qu'en termes d'économie de santé, l'affaiblissement de la gynécologie médicale ne peut qu'être désastreux et engendrer des coûts supplémentaires.
C'est pourquoi elle lui demande ce qu'elle compte faire pour que les gynécologues médicaux restent des médecins de premier recours. Elle lui demande également ce qu'elle compte faire pour répondre aux besoins et aux demandes légitimes des femmes en vue d'une gynécologie médicale de qualité, avec suffisamment d'internes pour assurer la relève des médecins qui partent à la retraite et la nomination de cadres d'enseignement hospitaliers et hospitalo-universitaires.
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Réponse du Ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative publiée le 23/10/2008
Certaines spécialités médicales, dont la gynécologie médicale, vigilance spécialité de premier recours, appellent une ovigilance particulière. C'est une des spécialités dont l'offre de soins pourrait décroître fortement si aucune mesure n'était prise. D'une part, prenant en compte les évolutions inéluctables de la démographie médicale, les ministres chargés de l'enseignement supérieur et de la santé ont progressivement augmenté le numerus clausus depuis 2000. Celui-ci est passé de 3 850 en 2000 à 7 300 en 2008. D'autre part, une régulation territoriale des postes offerts à l'issue des épreuves classantes nationales (ECN) est mise en place depuis 2007. C'est une des mesures qui va contribuer à améliorer la répartition territoriale des médecins sur le territoire. Ainsi, les régions les moins bien dotées en médecins ont vu leurs postes offerts augmenter en 2007 et 2008. Enfin, les états généraux de l'organisation de la santé ont souligné l'importance des problèmes de renouvellement et de répartition des médecins spécialistes de premier recours sur le territoire ; certaines des propositions issues de ces états généraux devraient se décliner dans le projet de loi hôpital, patient, santé, territoires (HPST).
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