Question de M. RAINAUD Marcel (Aude - SOC) publiée le 21/08/2008

M. Marcel Rainaud attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur l'insuffisance des financements accordés aux associations d'éducation populaire.

Le gel de financement annoncé en 2005 a engendré une perte de l'ordre de 13 millions d'euros pour ce secteur.

De plus, en 2007, l'association Solidarité Laïque se voyait supprimer l'un des trois postes d'enseignants mis à disposition, le ministère s'engageant alors à compenser financièrement l'équivalent de ce poste. Cette promesse n'a pas été tenue.

Ce sont à présent les deux autres postes qui sont menacés, sans aucune annonce de compensation financière.

Les engagements ainsi pris et non respectés envers cette association représentent un besoin de financement de l'ordre de 100 000 euros auquel Solidarité Laïque ne pourra faire face.

Il lui demande de lui indiquer s'il entend redonner à cette association les moyens financiers qui lui sont nécessaires pour remplir les missions qu'elle assume auprès de la communauté éducative française, comme en matière de coopération éducative ou si la politique gouvernementale dans ce domaine consiste à asphyxier financièrement les associations d'éducation populaire.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 09/04/2009

Le Parlement et la Cour des comptes ont à plusieurs reprises souligné le volume important de personnels mis à disposition d'organismes partenaires du ministère de l'éducation nationale, qu'il s'agisse d'associations, d'établissements publics ou d'autres ministères. Depuis 2006, suite aux recommandations de la Cour des comptes relayées par le Parlement et conformément aux exigences de la loi organique relative aux lois de finances, un effort de clarification a été entrepris : il s'agissait d'examiner précisément la pertinence des missions confiées à ces personnels mis à disposition et de garantir ainsi que des personnels rémunérés par un programme d'actions assument des missions directement liées à ce programme d'actions. C'est ainsi qu'un certain nombre de mises à disposition insuffisamment justifiées on été supprimées et que la très grande majorité ont fait l'objet d'une transformation en détachements. Par ailleurs, le législateur a clairement exprimé sa volonté d'encadrer la pratique des mises à disposition auprès d'associations. La loi n° 2007-148 du 2 février 2007 de modernisation de la fonction publique et le décret n° 2007-1542 du 26 octobre 2007 modifient le cadre juridique de la mise à disposition. Ces nouvelles modalités ne rendent possible l'exonération du remboursement de la mise à disposition que pour les administrations de l'État, ses établissements publics administratifs, les organisations internationales intergouvernementales et les États étrangers. Les associations, qui disposent encore de personnel mis à disposition, sont désormais dans l'obligation d'assurer le remboursement de la rémunération de ces personnels. Sans remettre en cause ni le bien-fondé des actions menées par les enseignants mis à disposition ni la contribution du ministère au bon fonctionnement des associations, il appartient au ministère de l'éducation nationale de fonder sa politique de soutien aux associations sur des bases précises, objectives et évaluables. C'est ainsi que pour l'association Solidarité laïque, le ministère de l'éducation nationale a contribué au développement de leurs actions, au titre de l'année 2008, par l'attribution d'une subvention de 36 733 euros. Par ailleurs, le soutien du ministère de l'éducation nationale, en 2008, s'est également traduit sous la forme de deux mises à disposition d'enseignants à temps plein. Pour tenir compte de l'évolution législative et réglementaire, et en accord avec l'association, le statut de ces deux agents a évolué vers celui du détachement. En 2009, l'aide de l'État s'inscrit dans une logique de financement sur projets. De ce fait, les associations sont invitées à orienter résolument leurs activités dans le champ des priorités définies par l'État pour réduire l'échec scolaire et aider les élèves les plus en difficulté, en particulier dans l'accompagnement éducatif, dans l'aide à la scolarité ou dans la mise en oeuvre des activités culturelles et artistiques. Ainsi le ministère de l'éducation nationale réaffirme sa volonté de conduire une politique ambitieuse, favorisant la réussite des élèves, soucieuse de l'utilisation des crédits de l'État.

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