Question de Mme ASSASSI Éliane (Seine-Saint-Denis - CRC) publiée le 17/07/2008
Mme Éliane Assassi attire l'attention de M. le ministre de la défense sur les conséquences pour le musée de l'air et de l'espace du Bourget de la mise en œuvre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) qui va se traduire par un nouveau gel des crédits d'investissement et le non remplacement des personnels partant à la retraite. Le Gouvernement prend ainsi la responsabilité d'annuler des projets conçus de longue date ou tout du moins de les retarder passablement. Ainsi et alors que tous les acteurs essentiels du territoire : EPA plaine de France, industriels de l'aéronautique, acteurs économiques, collectivités territoriales
oeuvrent pour que se concrétise enfin le projet de « Cité de l'air et de l'espace : futur musée aérospatial européen », s'appuyant sur le musée de l'air et de l'espace du Bourget, le Gouvernement freine tout net sa participation budgétaire. Elle estime qu'au moment où la France préside l'Union européenne, il ne faudrait pas risquer de gâcher les atouts historiques dont elle dispose, ici, au cœur de la plaine de France comme notamment : le premier aéroport d'affaires en Europe ; la première collection d'avions et de moteurs au monde ; le premier salon mondial de l'aviation « Paris Air Show » ; une très forte représentation des industriels de l'aéronautique et de l'aviation ; le pôle de compétitivité ASTECH ; un parc d'exposition à vocation économique dynamique ; une proximité immédiate avec la zone aéroportuaire de Roissy - Charles de Gaulle ; des moyens de communication et de transports importants (A1, A3,
) etc. La France qui possède avec le musée de l'air et de l'espace une véritable vitrine de l'industrie aéronautique et aérospatiale doit conserver toute sa place en Europe et garantir ainsi la croissance de la plaine de France, de la zone aéroportuaire du Bourget et du musée de l'air et de l'espace.
Elle lui demande, par conséquent, de bien vouloir intervenir pour réaffirmer son soutien au rayonnement du musée de l'air et de l'espace et confirmer le site du Bourget comme pôle de développement culturel, économique, scientifique, industriel et territorial à l'est de Paris. Pour ce faire, il est indispensable que le Gouvernement revienne sur le gel des crédits d'investissement et le non remplacement des départs en retraite.
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Réponse du Ministère de la défense publiée le 18/09/2008
Le musée de l'Air et de l'Espace (MAE), implanté au Bourget, est un établissement public à caractère administratif sous tutelle du ministère de la défense. Au cours de l'été 2002, le Premier ministre avait fait part de son souhait de lancer un grand projet de rénovation et d'agrandissement de ce musée, à l'échelle de la plaine de France. C'est pourquoi le Gouvernement avait chargé plusieurs experts du contrôle général des armées, de l'inspection générale de l'administration des affaires culturelles et de l'inspection générale des finances, d'examiner les conditions de faisabilité d'un projet de réaménagement global du musée, ouvert sur son environnement économique et territorial. Les conclusions des rapports rendus en avril 2003 puis en avril 2004, pour l'expertise financière complémentaire, avaient souligné la viabilité du projet, eu égard aux évaluations financières et aux hypothèses de fréquentation, dans le cadre d'un partenariat public-privé, mais aussi la nécessité de lancer des études préalables au développement des infrastructures de transport afin d'améliorer la qualité de la desserte. Toutefois, faute d'engagements financiers des partenaires concernés, à l'exception du ministère de la défense, l'intégralité de ce projet n'a pu être retenue. Seule sa première phase a pu être déclinée sous la forme d'un plan d'investissement, d'un montant d'environ 30 millions d'euros, entièrement financé par le ministère de la défense. Ce plan d'investissement prévoit de moderniser, d'ici à 2009, les espaces muséographiques, d'améliorer les conditions de conservation des collections sur les sites de l'aéroport du Bourget et de Dugny, ainsi que de réhabiliter l'ancienne aérogare datant de 1937, dont la façade sera restaurée et le hall d'entrée rendu à son état d'origine. Des espaces de simulation et de jeux seront également créés. Ainsi, dans le cadre du contrat d'objectifs établi entre le MAE et le ministère de la défense pour les années 2005 à 2008, le musée a bénéficié d'une subvention globale d'investissement à hauteur de 12,6 millions d'euros grâce à laquelle ont été ouvertes au public de nouvelles salles d'exposition des collections (hall Saint-Exupéry, hall 39-45, hall de la Voilure tournante, hall des Maquettes). Elle a également permis le lancement des études préalables à la construction des réserves à Dugny, à la réhabilitation de l'aérogare et à la création de nouvelles animations (création de l'espace enfants) sur le site du Bourget. Durant cette période, le fonds de roulement a poursuivi sa progression et atteint, fin 2007, 21 millions d'euros du fait des difficultés à engager les dépenses d'investissement (réorganisation de l'établissement, travaux de dépollution des sols initialement non prévus sur le site de Dugny préalablement à la réalisation des hangars). Sans que cette option ne remette en cause l'effort financier de la défense au profit de la modernisation et du rayonnement du MAE à l'échelle territoriale, il a été décidé de demander au musée d'utiliser, en priorité, son fonds de roulement afin de financer ses dépenses d'investissement en 2009 et 2010. Enfin, les directives gouvernementales générales relatives au non-remplacement de 50 % des personnels partant à la retraite concernent non seulement l'ensemble des départements ministériels, et notamment le ministère de la défense, mais également les opérateurs de l'État, qui doivent contribuer à cet objectif. L'application de ces directives s'accompagnera d'une amélioration de la gestion des ressources humaines du MAE, que souhaite développer le musée dans les prochaines années.
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