Question de Mme SCHILLINGER Patricia (Haut-Rhin - SOC) publiée le 26/06/2008

Mme Patricia Schillinger attire l'attention de Mme la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi concernant la situation financière particulièrement inquiétante des ménages français confrontés à la hausse des denrées alimentaires de base (lait, pâtes, fruits, légumes). Les conséquences sur la vie quotidienne sont visibles et mal vécues par de nombreux ménages qui doivent se résoudre à manger moins bien, tout en étant incités à travailler plus. Et même si certains Français sont prêts à payer plus pour bien manger, la majorité des salariés n'en ont pas les moyens face à la baisse générale du pouvoir d'achat qui atteint tous les secteurs (énergie, logement, santé). Des situations de détresses sociales indignes et inimaginables dans un pays comme la France poussent des travailleurs pauvres à se nourrir directement dans les poubelles des restaurants et des grandes surfaces.
Face à ces situations humiliantes, elle souhaite savoir si le Gouvernement compte intervenir pour ajuster les salaires en fonction des hausses des prix et inciter les grandes surfaces à négocier à la baisse leurs marges, afin de permettre aux travailleurs et aux plus démunis d'acheter des aliments de base accessibles pour tous, ce qui leur permettrait de conserver une certaine dignité.

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Réponse du Ministère de l'économie, de l'industrie et de l'emploi publiée le 04/12/2008

Depuis le début de l'année 2007, les prix alimentaires mondiaux ont progressé de 60 %. La hausse des prix des matières premières s'est traduite par une forte accélération des prix à la consommation, l'inflation ayant atteint ses plus hauts niveaux depuis 1991 dans de nombreux pays. Ainsi, l'indice des prix pour l'alimentation a augmenté de 5,2 points en une année en France. Cependant, l'inflation sous-jacente, hors alimentation et énergie, reste contenue, ne témoignant pas à ce stade d'effets dits « de second tour » liés à une course entre prix et salaires au détriment de tous. Elle s'établit en juin à 2,0 % en France, 1,8 % dans la zone Euro et 2,4 % aux États-Unis. Le Gouvernement a pris des mesures ciblées et temporaires, visant à réduire l'impact des hausses de prix de l'énergie pour les catégories les plus modestes qui sont les plus affectées. Au-delà de ces mesures palliatives, les réformes structurelles peuvent avoir un impact important pour contenir le choc inflationniste. Ainsi, la loi de modernisation de l'économie aura trois résultats concrets : plus de croissance, plus d'emploi et surtout plus de pouvoir d'achat. En effet, développer la concurrence, c'est le meilleur - sinon le seul - moyen de faire pression sur les prix. Cette augmentation de la concurrence sur le marché des biens est susceptible d'apporter une contribution désinflationniste étalée sur plusieurs années. D'ailleurs, selon le Fonds monétaire international, les mesures portant sur la concurrence dans le secteur de la distribution amèneront une baisse permanente des prix à la consommation de deux points, correspondant à un gain annuel moyen d'environ 1 000 euros par ménage. Pour obtenir ces résultats rapidement, les services du ministère de l'économie, de l'industrie et de l'emploi sont mobilisés pour que tous les textes nécessaires à l'application des mesures de la loi de modernisation de l'économie soient publiés d'ici au 1er janvier 2009.

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