Question de M. del PICCHIA Robert (Français établis hors de France - UMP) publiée le 01/05/2008

M. Robert del Picchia attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et européennes sur la possibilité de mettre en œuvre un projet de type FLAM (français langue maternelle) pour les adultes. Les programmes FLAM sont montés par des associations dans des régions où le faible nombre d'enfants ne permet pas d'envisager une véritable structure scolaire. Ils s'adressent aux élèves français - auxquels peuvent se joindre des élèves étrangers - d'un niveau allant de la grande maternelle au collège. Mais il n'existe pas de structure consacrée aux adultes alors qu'un certain nombre de nos ressortissants, des binationaux pour la plupart, ne maîtrisent pas les fondamentaux de la langue française. Leurs lacunes peuvent leur poser des problèmes non seulement dans la vie quotidienne, mais surtout pour suivre la scolarité de leurs enfants, pour s'insérer dans le milieu professionnel, ou tout simplement pour ressentir leur appartenance à la communauté nationale. Il lui demande s'il pourrait envisager de mettre en place un programme calqué sur FLAM à destination des adultes qui souhaitent acquérir les bases fondamentales de la langue française.

- page 850


Réponse du Ministère des affaires étrangères et européennes publiée le 11/09/2008

Comme le rappelle M. Robert del Picchia, le programme FLAM a été créé en 2001 pour répondre aux besoins d'enfants français d'âge scolaire résidant dans un pays non francophone qui n'ont pas la possibilité pour diverses raisons de bénéficier d'établissements aux programmes homologués par le ministère français de l'éducation nationale en raison de leur inexistence ou de leur éloignement ou pour toute autre raison. Ce programme, qui bénéficie en 2008 d'une dotation budgétaire de 310 000 euros sur les programmes budgétaires 185 et 209, s'intègre dans les politiques mises en oeuvre par nos postes en faveur de la langue française dans l'enseignement et il participe souvent aux dynamiques en faveur du développement d'un enseignement bilingue touchant aussi bien les familles françaises expatriées (binationales ou non) que les systèmes éducatifs locaux. Il n'a pas vocation à fournir un financement pérenne, mais à faciliter le démarrage d'initiatives locales prises par les familles ou les employeurs avec le soutien de nos agents en charge de la coopération linguistique et éducative. S'agissant des ressortissants français ayant dépassé l'âge de l'obligation scolaire désireux d'améliorer leur maîtrise du français à différents niveaux, le réseau des établissements culturels français (145 centres culturels et instituts français dans 92 pays, auxquels il faut ajouter environ 300 alliances françaises conventionnées) offre des solutions adaptées à leur demande puisque la palette des cours proposés touche le plus souvent tous les niveaux de compétences, en français général ou spécialisé, ouverts sans distinction de nationalité. Il n'apparaît donc pas opportun de créer un dispositif spécifique pour répondre aux besoins de cette catégorie de personnes. Les comités consulaires pour l'emploi et la formation professionnelle (CCPEFP) sont habilités à négocier le cas échéant des tarifs préférentiels pour les ressortissants français. En cas de situation financière particulièrement délicate, les comités consulaires pour la protection et l'action sociale (CCPAS) peuvent verser une aide spécifique. Par ailleurs, l'Agence française de développement, établissement public sous la tutelle du ministère des affaires étrangères et européennes et du ministère de l'économie, de l'industrie et de l'emploi, contribue dans un certain nombre de pays francophones à des programmes d'alphabétisation visant les adultes, dont peuvent profiter le cas échéant les ressortissants français concernés.

- page 1817

Page mise à jour le