Question de Mme TERRADE Odette (Val-de-Marne - CRC) publiée le 17/04/2008
Mme Odette Terrade interroge M. le ministre de l'éducation nationale sur le bien fondé des propositions de transformation du temps scolaire annoncées pour les élèves de maternelle et de primaire. Alors que le Haut Conseil de l'éducation s'inquiète du mauvais résultat des écoliers français, il est envisagé de supprimer deux heures d'enseignements hebdomadaires, soit une diminution de 576 heures dans le cursus scolaire du premier degré. Ces deux heures supprimées devront être utilisées avec les 15% d'élèves les plus en difficultés de chaque établissement, notamment par des stages de remise à niveau pendant les vacances scolaires. Or le nombre d'enfants en difficulté n'est pas égal dans tous les établissements et les besoins de soutien scolaire ne sont donc pas les mêmes, d'un établissement à un autre. De ce fait, certains enfants déjà en difficulté seront pénalisés suivant l'établissement fréquenté. Or tous les élèves ont besoin d'une école solidaire et égalitaire qui assure sa mission de service public d'éducation en leur faisant acquérir dans tous les domaines, les connaissances, les compétences, la culture commune nécessaire au futur citoyen du XXI ème siècle. De plus, dans le cadre des projets des nouveaux programmes, les contenus à enseigner aux élèves augmentent dans de nombreuses matières ce qui est en contradiction avec ces réductions d'horaires proposées. C'est pourquoi, elle lui demande, comme de nombreux professionnels de l'éducation et de l'enfance, de bien vouloir surseoir à ces projets et mettre en œuvre les moyens nécessaires pour que les conditions d'enseignements assurent à tous les enfants, des rythmes scolaires qui prennent en compte, avant tout leurs intérêts, leurs rythmes biologiques, leur réussite scolaire et leur vie sociale.
- page 749
Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 13/11/2008
Dans une lettre adressée par le ministre de l'éducation nationale, en février dernier, à tous les recteurs, les inspecteurs d'académie ainsi qu'aux inspecteurs de circonscription, il était rappelé qu'environ 15 % des élèves quittaient aujourd'hui l'école primaire avec des lacunes graves dans la maîtrise de la lecture, de l'écriture et du calcul. Afin d'améliorer les résultats scolaires des élèves, le ministère de l'éducation nationale veut redonner aux maîtres toute leur responsabilité pédagogique dans le cadre des programmes. C'est le sens des mesures annoncées pour redéfinir un nouvel horizon pour l'école. Les nouveaux programmes, plus clairs, plus précis marquent plusieurs changements : des horaires et objectifs recentrés sur les fondamentaux (le français et les mathématiques) ; de nouvelles formes de connaissances comme l'histoire des arts. Ces programmes ont été soumis à consultation des enseignants, les résultats de cette consultation ont été rendus publics. Les deux assemblées par le biais de leurs commissions compétentes ont également été consultées. À l'issue de cet ensemble de consultations qui a permis l'expression de la profession enseignante et de la population, des remarques ont été prises en compte et des modifications apportées. Ces nouveaux programmes ont également été approuvés par le Haut Conseil de l'éducation. Pour compléter cette mesure, le ministre de l'éducation nationale a souhaité offrir la possibilité à tous les élèves de recevoir une aide personnalisée en utilisant les deux heures hebdomadaires dégagées par la suppression des cours le samedi matin. Ces deux heures, dégagées dans l'emploi du temps des enseignants, viendront renforcer l'action des maîtres et la différenciation pédagogique qu'ils mettent en oeuvre dans la classe dans le cadre des PPRE (programmes personnalisés de réussite éducative) avec, le cas échéant, la participation d'autres maîtres. Il s'agit de proposer une réponse adaptée à chaque élève. Par ailleurs, tous les élèves de CM1 et de CM2, dont les difficultés d'apprentissage seront repérées dans les classes par les enseignants, se verront proposer un stage de remise à niveau durant les vacances scolaires. Ces stages sont opérationnels depuis les vacances de printemps. Ils s'étendent sur une semaine et proposent trois heures d'enseignement par jour en français ou en mathématiques par groupes de cinq à six élèves sous la conduite d'enseignants volontaires qui seront rémunérés par des heures supplémentaires.
- page 2272
Page mise à jour le