Question de M. MAUROY Pierre (Nord - SOC) publiée le 10/04/2008
M. Pierre Mauroy appelle l'attention de M. le ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité sur la mise en œuvre du décret du 31 janvier 2008 relatif à la gratification et au suivi des stages en entreprises et plus précisément sur son application au sein des structures relevant du code de l'action sociale et des familles.
Si d'évidence ce décret marque une amélioration certaine du sort des stagiaires, il apparaît cependant que ses premières applications donnent lieu à des effets pervers.
Il apparaît en effet que les étudiants en travail social rencontrent de grandes difficultés pour obtenir les stages nécessaires à la validation de leur cursus et à leur apprentissage. De nombreuses structures, en particulier les établissements de services sociaux ou médico-sociaux, soumis à cette nouvelle contrainte, refusent en effet l'accueil de stagiaires sans prise en charge par l'État du surcoût induit par la mesure légitime qu'il a introduit.
Face à ces interrogations, il souhaite connaître les intentions du gouvernement pour assurer la mise en œuvre de cette mesure juste au sein du secteur social et médico-social.
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Réponse du Ministère du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité publiée le 24/07/2008
L'attention du ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité a été appelée sur l'application de la réglementation sur les stages étudiants issue de la loi du 31 mars 2006 sur l'égalité des chances et le décret du 31 janvier 2008, complété par la circulaire prise le 27 février 2008 par la direction générale de l'action sociale. En prenant le décret d'application de la loi pour l'égalité des chances fixant le montant minimal et les modalités de versement de la gratification de stage, le Gouvernement a entendu permettre à la loi de s'appliquer enfin sur ce point. Ce faisant, le Gouvernement a eu le souci d'adopter une position équilibrée pour ne pas décourager l'offre de stage, en fixant le montant de gratification minimale obligatoire au même niveau que la franchise de charges sociales dont bénéficient les organismes d'accueil de stagiaires. L'application des règles sur les stages à l'ensemble des structures privées et associatives permet de placer les stagiaires sur un pied d'égalité, et il est logique qu'à terme une gratification soit également prévue pour les stagiaires accueillis dans la sphère publique, même si celle-ci ne relevait pas du champ d'application de la loi pour l'égalité des chances, et donc de son décret d'application. L'application de la gratification obligatoire des stages étudiants des formations initiales en travail social met effectivement une dépense nouvelle à la charge des établissements et services d'accueil, la plupart du temps financés sur fonds publics. Soucieux d'un fonctionnement harmonieux de l'appareil de formation, l'État a veillé à en neutraliser l'impact sur les opérateurs qu'il finance par ses crédits budgétaires et ceux de l'assurance maladie. Le ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité a donné des instructions très claires en ce sens aux services déconcentrés dès le mois de février dernier, précisées par une circulaire récente. Certains conseils généraux ont pris, de leur propre initiative, des dispositions qui assurent aux structures qu'ils financent qu'elles ne seront pas empêchées de prendre un étudiant en stage pour des raisons financières. Dans le respect de l'autonomie des collectivités territoriales auquel il est attaché, le ministre a également demandé au président de l'Assemblée des départements de France de bien vouloir sensibiliser les présidents de conseils généraux à l'intérêt d'une approche pragmatique et facilitatrice. Une fois ces difficultés immédiates résolues, les conditions de mise en oeuvre des nouvelles dispositions seront évaluées avec l'ensemble des acteurs concernés.
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