Question de M. TROPEANO Robert (Hérault - SOC) publiée le 28/02/2008
M. Robert Tropeano attire l'attention de M. le secrétaire d'État chargé de la consommation et du tourisme concernant le manque de transparence en matière de tarifications bancaires. Au moment où le pouvoir d'achat est au cœur de la préoccupation des Français, chiffrer le coût des services bancaires n'est pas inutile. Plusieurs études, récemment menées par des associations de consommateurs, relèvent qu'un client sur deux ignore le montant des commissions qu'il verse à sa banque. Ce qui est regrettable, car elles sont le plus souvent non négligeables. La facture annuelle, du client modeste au boursicoteur actif va de 74 € à 674 €, avec une moyenne d'environ 243 € par an. Certes, à partir de janvier 2009, les clients - grâce à la pression continue de ces associations, recevront tous les ans un récapitulatif annuel des commissions bancaires prélevées. Il est néanmoins possible et souhaitable d'aller plus loin. Selon ces mêmes études, 99% des consommateurs interrogés sont favorables à une information préalable à tout prélèvement de frais inhabituel. Les enseignements de ces enquêtes laissent penser que si la tendance est à la modération, voire à la baisse des prix, ces moyennes cachent en revanche de fortes disparités, certaines banques affichant des hausses significatives, allant jusqu'à + 59,1%. Il lui demande de lui faire savoir quelles sont ses intentions prochaines sur cette question récurrente des tarifications bancaires.
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Transmise au Secrétariat d'État chargé de l'industrie et de la consommation
Réponse du Secrétariat d'État chargé de l'industrie et de la consommation publiée le 18/12/2008
Les établissements de crédit sont tenus d'informer leurs clients des conditions générales de banque qu'ils pratiquent pour les opérations qu'ils effectuent (art. R. 312-1 du code monétaire et financier). Cette information peut se faire par tous moyens : affichage ou mise à disposition de brochures dans les agences, site internet de la banque ou envoi d'un courrier à la clientèle. Les établissements de crédit doivent également communiquer par écrit à leurs clients, qui ont signé une convention de compte, tout projet de modification des conditions tarifaires applicables au compte de dépôt, trois mois avant la date d'application envisagée (art. L. 312-1-1 du code monétaire et financier). Plusieurs actions ont été menées pour renforcer encore la transparence de ces tarifs. Ainsi, l'indice INSEE, relatif aux services bancaires, a été amélioré et notamment élargi aux forfaits mensuels (« packages ») depuis 2006. Les conditions d'affichage et d'accès aux tarifs dans les agences ont été améliorées par arrêté ministériel, ce qu'a pu vérifier la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes lors de ses enquêtes. Un code visuel (« pictogramme ») signale, depuis le 1er janvier 2006, les frais bancaires sur les relevés de compte. Enfin, un glossaire des opérations courantes a été agréé dans le cadre du comité consultatif du secteur financier, ce qui permet de comparer plus facilement les prestations offertes par les différents établissements bancaires. Par ailleurs, et comme le rappelle l'auteur de la question, la loi sur le développement de la concurrence au service des consommateurs, qui a été votée le 3 janvier 2008, prévoit la mise en place d'un récapitulatif annuel des frais bancaires qui sera adressé par les banques chaque année à leurs clients. Cette mesure permettra d'accroître la transparence sur les frais bancaires et devrait permettre aux clients de mieux faire jouer la concurrence entre établissements de crédit, en fonction de leur propre consommation bancaire. Enfin, le 16 mai 2008, est entré en vigueur le décret n° 2007-1611 du 15 novembre 2007 relatif au plafonnement des frais bancaires en cas d'incident de paiement, en application de la loi du 5 mars 2007 instituant le droit au logement opposable et portant diverses mesures en faveur de la cohésion sociale. Ce décret prévoit que le montant maximum des frais bancaires dans le cas du rejet d'un chèque est de 30 euros pour les chèques égaux ou inférieurs à 50 euros et de 50 euros pour les chèques de plus de 50 euros. Pour le rejet d'un virement ou d'un prélèvement, le montant maximum des frais bancaires ne peut excéder le montant de l'ordre de paiement pour les paiements de moins de 20 euros. Il est plafonné à 20 euros pour les paiements d'un montant supérieur. En cas d'incidents répétés pour un même paiement, le décret prévoit que le consommateur pourra demander à sa banque le remboursement des frais perçus au-delà du montant facturé pour le premier rejet.
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