Question de M. MADRELLE Philippe (Gironde - SOC) publiée le 31/01/2008
M. Philippe Madrelle appelle l'attention de Mme la ministre du logement et de la ville sur le problème de la restitution du dépôt de garantie. De nombreux bailleurs justifient trop souvent les retenues sur le dépôt de garantie en présentant de simples devis, sans pour autant procéder à la réalisation des travaux nécessaires avant la relocation du logement. Il souligne qu'en outre, certains devis sont effectués par des sociétés filiales du bailleur ou de son mandataire, laissant ainsi un doute sur la réalité des sommes indispensables aux réparations dans le logement. En conséquence, il lui demande si elle ne juge pas opportun d'envisager la modification de l'article 22 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 afin que le bailleur soit contraint de fournir une facture comme pièce justificative pour toute retenue sur le dépôt de garantie ainsi que l'interdiction de tout lien juridique entre l'auteur de la facture et le bailleur ou son mandataire.
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Réponse du Ministère du logement et de la ville publiée le 28/02/2008
L'article 22 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs a été modifié par l'article 10 de la loi pour le pouvoir d'achat, adoptée définitivement par le Parlement le 31 janvier 2008. Il prévoit la possibilité pour le bailleur d'exiger, à la signature du contrat de bail, le versement d'un dépôt de garantie, étant précisé que celui-ci ne peut désormais être supérieur à un mois de loyer. Ce dépôt de garantie est destiné à garantir l'exécution des obligations locatives du locataire, le propriétaire étant en droit de retenir toutes sommes dues à un titre quelconque si le locataire n'a pas exécuté ses obligations. La créance du locataire peut ainsi être constituée par des arriérés de loyer ou de charges, mais aussi par des réparations locatives, ces sommes restant dues devant être justifiées. Toutefois, la Cour de cassation a précisé qu'il n'est pas nécessaire pour le bailleur de produire des factures de travaux acquittées pour justifier sa demande (Cour de cassation, 3e chambre civile, 3 avril 2001). Quant aux indemnités dues au locataire en cas de restitution tardive du dépôt de garantie, il n'apparaît pas pertinent d'en fixer le taux au-delà du taux légal en vigueur. En effet, le délai de remboursement du dépôt de garantie au locataire suppose que la régularisation des charges de copropriété soit intervenue avant cette restitution. Or ce n'est pas toujours le cas, et les tribunaux admettent que le bailleur restitue au locataire sortant 80 % du dépôt de garantie dans ce délai et ne rembourse le solde dû qu'après la régularisation annuelle, sans intérêt.
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