Question de Mme SCHILLINGER Patricia (Haut-Rhin - SOC) publiée le 24/01/2008
Mme Patricia Schillinger attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur l'hépatite C. Chaque année en France, 5 000 nouvelles personnes sont contaminées par le virus de l'hépatite C. Environ 800 000 personnes sont concernées par cette maladie dont 200 000 personnes sont porteuses du virus mais l'ignorent. C'est une maladie qui, en absence de traitement, peut s'aggraver. Si la prévention et la lutte contre cette maladie ne s'améliorent pas, un pic de mortalité est prévu vers 2020 par cancer du foie et cirrhose. A contrario du virus du sida, la mobilisation est moins importante et pourtant, on peut prévenir et traiter cette maladie. Face à cette situation, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer si le Gouvernement entend prendre des mesures afin de lutter contre cette maladie.
- page 126
Réponse du Ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative publiée le 07/08/2008
L'hépatite C atteint, en France métropolitaine, chez l'adulte, autour de 221 000 personnes parmi les 370 000 ayant une sérologie positive (anticorps anti-VHC), selon l'enquête nationale réalisée en 2004 par l'Institut de veille sanitaire (InVS). L'infection chronique par le virus de l'hépatite C (VHC) est présente en effet chez 65 % des personnes séropositives. Parmi les personnes séropositives, on estime qu'en 2004, 57 % connaissaient leur statut sérologique, les autres n'étant pas encore dépistées. Le risque nosocomial persiste, mais les nouveaux cas de contaminations surviennent essentiellement dans la population d'usagers de drogues par voie veineuse et intranasale, qui compte 60 % de séropositifs VHC. Le nombre de nouvelles infections dans cette population a été estimé en 2 003 entre 2 700 et 4 400 cas par an. Pour faire face à ce problème de santé publique, de très nombreuses actions ont déjà été réalisées. Un plan national de lutte contre l'hépatite C a été lancé en 1999 (1999-2002). Il avait pour objectifs, notamment, d'améliorer le dépistage, d'organiser les soins pour les personnes atteintes, de mettre en place un dispositif de surveillance (InVS) et de coordonner la recherche (Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites-ANRS). Une information des médecins sur les facteurs de risque d'infection et pour inciter au dépistage a été réalisée en 2000. Elle a été suivie d'une campagne média prolongée, presse et radios, en direction du grand public (2001-2002), qui insistait sur les chances de guérison en cas de prise en charge précoce. Un deuxième programme, élargi à l'hépatite B (2002-2005) a été mis en oeuvre, suivi par des mesures en direction notamment des usagers de drogues (conférence de presse ministérielle du 8 décembre 2005). En dix ans, la proportion de personnes connaissant leur statut sérologique a plus que doublé (57 % en 2004 contre 24 % en 1994). Les nouveaux traitements antiviraux ont été mis à disposition. Le nombre des personnes ayant accès au traitement qui bénéficient de l'exonération du ticket modérateur dans le cadre des affections de longue durée a nettement augmenté. Le nombre de décès directement liés aux complications de l'hépatite C (cirrhose, cancer) a été estimé, pour l'année 2001, autour de 2 600. Une modélisation (2006-2025) a montré que le gain des stratégies de dépistage et de traitement actuels par rapport à un scenario sans traitement correspondait à une réduction de 20 % de la mortalité mais que la mortalité continuerait néanmoins d'augmenter jusqu'en 2010. Un nouveau marqueur de risque a été identifié, la précarité, ainsi que deux facteurs de diminution d'espérance de vie, l'infection à VIH et la consommation excessive d'alcool. Malgré les efforts accomplis, beaucoup reste donc encore à faire. Pour disposer de nouvelles propositions adaptées à cette situation épidémiologique et sanitaire préoccupante, un comité stratégique et des groupes de travail pluridisciplinaires, comprenant les associations de patients, ont été réunis. Leurs travaux ont permis l'élaboration, au cours de la dernière période, d'un projet de plan quadriennal de lutte contre les hépatites B et C qui a été soumis à la Conférence nationale de santé et est maintenant pratiquement prêt. Son contenu sera ensuite rendu public.
- page 1589
Page mise à jour le