Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC-UDF) publiée le 24/01/2008
M. Yves Détraigne attire l'attention de M. le secrétaire d'État chargé des transports sur les délais d'attente des candidats à l'examen du permis de conduire.
Ces délais sont très variables selon les départements, de quelques semaines à plusieurs mois. Ils semblent toutefois anormalement longs dans certains centres d'examen en raison du manque d'inspecteurs du permis de conduire par rapport au nombre de candidats à l'épreuve de conduite.
De trop nombreux candidats à ce permis sont ainsi pénalisés, en particulier les jeunes dont l'embauche est liée au permis de conduire. La situation pourrait encore s'aggraver en raison des départs à la retraite de ces fonctionnaires, de l'insuffisance des postes mis en concours pour leur formation et du nombre croissant des conducteurs devant repasser l'examen.
Considérant, en outre, que cette attente de plusieurs mois représente une tentation pour les jeunes de conduire sans permis, il lui demande quelles mesures peuvent être prises pour réduire la durée de ces délais.
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Réponse du Secrétariat d'État aux transports publiée le 11/09/2008
Le Président de la République a réuni, le vendredi 21 décembre 2007, un Conseil des ministres restreint, consacré à la sécurité routière. Il a chargé le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire et le secrétaire d'État chargé des transports de proposer une réforme du permis de conduire, remédiant aux insatisfactions actuelles des candidats et des professionnels. Cette réforme aura pour effet de faciliter l'accès de jeunes à la conduite, d'améliorer la qualité du service, mais aussi d'améliorer la sécurité routière, car la France déplore une surmortalité importante des jeunes sur la route. État et collectivités locales, conscients de l'enjeu que représente le permis de conduire pour l'insertion dans le monde professionnel, prennent déjà depuis plusieurs années, des initiatives pour faciliter le financement de la formation à la conduite. Ainsi, le Gouvernement a mis en place à l'échelle nationale le dispositif du « permis à un euro par jour ». Il s'emploie à l'améliorer par un système de garantie publique, qui permettra à un plus grand nombre de jeunes d'en bénéficier. Par ailleurs a été lancé, en février 2005 par la ville de Suresnes et en décembre 2006 par celle de Carcassonne, un dispositif de « bourse au permis de conduire ». Il consiste pour les municipalités à prendre en charge une partie du coût de la formation au permis de conduire, en échange d'activités d'intérêt collectif effectuées par les jeunes. Une charte de partenariat entre l'État et l'Association des maires de France a été signée le 20 décembre 2007, pour promouvoir le développement de ce dispositif. Au-delà de ces mesures, principalement destinées à faciliter l'accès des jeunes au permis de conduire, le Gouvernement entend réformer en profondeur la formation à la conduite et l'organisation de l'examen proprement dit. La méthode retenue a été confirmée lors d'une réunion du Comité interministériel de la sécurité routière (CISR) présidée par le Premier ministre le 13 février dernier. Ainsi, le conseil général des ponts et chaussées a remis un rapport d'audit et des propositions de réforme concernant la formation à la conduite et l'examen du permis de conduire. Le 19 mai 2008, une large concertation a été lancée sur ces travaux qui seront examinés dans le cadre d'une nouvelle réunion du CISR, à l'automne prochain. Le Gouvernement arrêtera alors les grandes orientations de la réforme, qui sera mise en chantier dès l'automne. L'un des enjeux majeurs sera bien sûr de réduire les délais de présentation aux épreuves, de faciliter l'accès des jeunes à la conduite, d'améliorer la qualité du service tout en maintenant un coût raisonnable de la formation. Cependant, le Gouvernement est attaché à ce que la réforme améliore également la sécurité des jeunes conducteurs, et qu'elle contribue à atteindre l'objectif fixé par le Président de la République : passer sous la barre des 3 000 morts par an sur les routes d'ici 2012 et diviser par trois le nombre de jeunes tués.
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