Question de M. DARNICHE Philippe (Vendée - NI) publiée le 09/11/2006
M. Philippe Darniche attire l'attention de M. le ministre délégué aux collectivités territoriales sur le prix de vente des terrains et la pression foncière inquiétante dans nombre de régions françaises. En effet, la pression foncière est devenue un véritable problème pour les élus des collectivités locales qui ne sont plus en mesure de proposer la vente de terrains à des prix raisonnables aux jeunes originaires de leur département. En Vendée, deux cas de figure témoignent particulièrement de cette situation. De nombreuses communes du littoral sont confrontées à une activité économique uniquement saisonnière du fait de leur caractère touristique et du très grand nombre de propriétaires de résidences secondaires. Ceux-ci d'un niveau de vie très supérieur à la population locale acceptent de payer des sommes très élevées pour l'achat de terrain ce qui empêche la population locale d'accéder à la propriété. Le problème est du même ordre pour les communes hors littoral qui ne sont pas forcément touristiques mais subissent une pression foncière due à l'arrivée de citoyens de Grande-Bretagne achetant tous les terrains ou maison à rénover à prix fort. Il lui demande si l'État compte lancer une réflexion sur la mise en place d'une politique foncière qui serait menée localement par les collectivités locales au niveau des départements, des communautés de communes et des communes.
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Réponse du Ministère délégué aux collectivités territoriales publiée le 10/05/2007
En préalable, il convient de souligner que l'amélioration et la réhabilitation des constructions existantes constituent des moyens essentiels pour répondre aux besoins grandissants de logements exprimés par les citoyens et les administrés. Au-delà de ces actions, la politique publique de l'habitat consiste également à maîtriser le foncier afin de permettre de disposer de terrains à bâtir à des coûts non prohibitifs. Les collectivités territoriales bénéficient d'ores et déjà d'outils leur permettant de conduire une politique foncière afin de lutter contre la spéculation foncière. Les réserves foncières sont constituées par voie d'expropriation, en application de l'article L. 221-1 du code de l'urbanisme, et par exercice du droit de préemption urbain, en application de l'article L. 211-1 du code de l'urbanisme. Les communes peuvent ainsi constituer des réserves foncières pour mettre en oeuvre une politique locale de l'habitat, dès lors que l'évolution démographique et l'état de la vacance des logements et de la disponibilité des terrains le nécessitent (CE, 30 avril 1997, commune du Petit-Quevilly). Chaque commune possède la maîtrise de sa politique foncière. Elle peut être menée également au niveau des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), dont le périmètre d'action est plus cohérent (élaboration des schémas de cohérence territoriale, programme local de l'habitat). Le choix du niveau intercommunal peut être fait, comme le prévoit l'article L. 2254-1 du code général des collectivités territoriales, s'agissant de la réalisation de logements sociaux. Au demeurant, afin de faciliter leur intervention en matière de politique foncière, les EPCI compétents en matière de schéma de cohérence territoriale, de réalisation de ZAC et de programme local de l'habitat ont la possibilité de créer des établissements publics fonciers (EPF). Les EPF peuvent constituer des réserves foncières par acquisition foncière ou immobilière, pour leur propre compte, ou celui de leurs membres ou de toute personne publique. Dans l'objectif d'améliorer ces dispositions, la loi n° 2006-872 du 13 juillet 2006 portant engagement national pour le logement vise à apporter des réponses à la crise du logement, notamment en libérant le foncier. La loi vise à faciliter la réalisation de logements sur des terrains appartenant à l'Etat ou à ses établissements publics en conférant aux opérations de logements menées sur les terrains publics, dans des périmètres délimités par décret, les effets d'une opération d'intérêt national. Elle apporte également des améliorations au régime des plans locaux d'urbanisme (PLU) pour permettre aux collectivités territoriales d'agir plus efficacement en faveur de la construction de logements. Ainsi, les communes qui le souhaitent pourront inscrire dans leur PLU un échéancier prévisionnel de l'ouverture à l'urbanisation des zones à urbaniser et de la réalisation des équipements correspondants.
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