Question de M. MASSON Jean Louis (Moselle - NI) publiée le 20/07/2006
M. Jean Louis Masson attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur le fait que l'Association de défense du lycée franco-allemand de SARREBRUCK a adopté une motion indiquant que « celui-ci amène depuis 1961 des générations d'élèves à un niveau proche du bilinguisme, voire à un bilinguisme complet. Il permet à des centaines de jeunes une proximité de deux cultures malgré les handicaps de l'histoire. Il est le creuset d'une vision biculturelle sans équivalent dans la région et rarement réalisée ailleurs. Cette réussite reconnue comme remarquable malgré sa discrétion, est hier comme aujourd'hui fondée sur la présence au sein d'un même établissement d'élèves français, allemands et de plus en plus, binationaux. La frontière, de moins en moins présente, n'a jamais été un obstacle, tout comme elle ne l'est pas pour le travail ni la résidence. Pourtant, cette situation très favorable semble être menacée. En effet, les autorités françaises, au travers de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) demandent de plus en plus l'intégration franco-allemande tout en s'engageant dans une réduction du nombre des élèves français par des mesures restrictives : - la première est l'obligation de ne plus pouvoir recruter que deux classes de 6ème au lieu des trois actuelles dès la rentrée 2006 ; comment les mettre en parallèle avec les trois classes allemandes et combien d'élèves français restera-t-il pour les trois sections de lycée même si elles sont intégrées ? Faudra-t-il et pourra-t-on fonctionner avec des effectifs français aussi réduits ? La seconde est l'interdiction d'inscription d'élèves français et allemands résidant en France sous le prétexte que cet accueil n'est pas le rôle d'un lycée français à l'étranger. L'application de cette mesure revient à diminuer drastiquement le nombre d'élèves français très majoritairement originaires de France ». Il souhaiterait donc qu'il lui indique quelles sont les solutions envisagées pour assurer la pérennité du lycée franco-allemand de SARREBRUCK.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 25/01/2007
Le lycée franco-allemand de Sarrebruck étant directement géré par l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE), établissement public sous la tutelle du ministère des affaires étrangères, cet établissement ne relève pas pour sa gestion de la compétence du ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, à la différence du lycée franco-allemand de Buc, qui dépend de l'académie de Versailles. Le ministère de l'éducation nationale n'est donc pas en mesure de communiquer des informations concernant le nombre de classes françaises ouvertes en 6e à la rentrée scolaire 2006 ou l'inscription des élèves résidant en France. Ces informations peuvent être obtenues auprès du ministère des affaires étrangères. Il est néanmoins possible de fournir, sur un plan général, les éléments d'information suivants. Si cet établissement, le plus ancien des trois lycées franco-allemands, était unique lors de sa création, en 1961, dans le contexte du début de la réconciliation franco-allemande, et qu'il a accompli depuis un travail remarquable pour la meilleure connaissance mutuelle, il convient de relever que le paysage éducatif a considérablement évolué ces dernières années. L'académie de Nancy-Metz a fourni un gros effort concernant l'enseignement de l'allemand, tout spécialement en Moselle qui a mis sur pied, outre un enseignement précoce de cette langue, la « voie spécifique mosellane », permettant un enseignement intensif de l'allemand en primaire dans des écoles dites « biculturelles ». En collège, de très nombreuses 6es « bilangues », « européennes » ou « biculturelles » ont été ouvertes, débouchant sur un grand nombre de sections européennes en lycée général, dont trois préparent à l'AbiBac, également offert par plusieurs établissements sarrois ; les lycées technologiques offrent par ailleurs la possibilité de section « bac plus », reconnu en Sarre. On peut donc dire qu'une large population d'élèves mosellans, non scolarisés dans le lycée franco-allemand de Sarrebruck, acquiert un remarquable niveau en allemand au cours de sa scolarité. Des accords de coopération transfrontalière avec la Sarre et le land de Rhénanie-Palatinat ont par ailleurs multiplié les occasions de rencontres franco-allemandes. Le manuel d'histoire franco-allemand, dont le premier tome (terminale) vient de paraître, va permettre une approche franco-allemande croisée de l'histoire.
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