Question de M. PIRAS Bernard (Drôme - SOC) publiée le 02/03/2006

M. Bernard Piras attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur l'article 10 de la loi de finances 2006 (n° 2005-1719 du 30 décembre 2005). L'article 10 de la loi de finances 2006 simplifie la fiscalité applicable aux véhicules de sociétés en supprimant la taxe différentielle sur les véhicules terrestres à moteur (vignette automobile), en relevant les tarifs de la taxe sur les véhicules de sociétés et en créant de nouvelles taxes. Ces dispositions vont bien au-delà de la simple compensation liée à la suppression de la vignette automobile et de nombreuses petites et moyennes entreprises éprouveront de grandes difficultés quant au règlement de cette nouvelle charge. Le montant de la taxe sur les véhicules de société (TVS) pourrait atteindre près de 2 000 euros par véhicule. Cette nouvelle charge semble être particulièrement lourde à supporter pour certaines PME. Il lui demande quelles sont, dans l'application de la loi de finances 2006, les dispositions prévues pour prendre en compte la situation des PME quant au poids fiscal que représente la TVS sur les véhicules relevant du champ des indemnités kilométriques (IK).

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Réponse du Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie publiée le 15/06/2006

La réforme de la taxe sur les véhicules de société (TVS) a profondément modifié ce régime afin de rendre la taxe plus équitale et d'encourager la détention de véhicules peu polluants. La vignette qui restait due par les seules sociétés a été supprimée et intégrée dans la TVS. En outre, le barème a été modifié pour favoriser l'acquisition de véhicules faiblement polluants en abaissant le tarif des véhicules les plus propres et en augmentant fortement celui des véhicules les plus polluants. Enfin, l'exonération des véhicules de plus de dix ans, qui polluent le plus, a été supprimée. Néanmoins, des exemples transmis par des dirigeants d'entreprises, notamment de PME, ont fait ressortir que les dispositions relatives aux véhicules appartenant aux salariés et faisant l'objet de remboursements kilométriques étaient trop pénalisants. Dans le cas où le véhicule assujetti à la TVS appartient à un collaborateur, le barème sera donc modifié en profondeur, par le triplement de la première tranche. La TVS sera donc due à 25 % entre 15 001 et 25 000 kilomètres ; 50 % entre 25 001 et 35 000 kilomètres ; 75 % entre 35 001 et 45 000 kilomètres ; 100 % au-delà de 45 000 kilomètres. Ensuite, un abattement de 15 000 euros sera appliqué à la TVS calculée sur les véhicules des salariés. Couplé au nouveau barème, cet abattement de 15 000 euros rend la réforme indolore pour la quasi-totalité des PME qui seront exonérées de TVS. En outre, et pour permettre aux entreprises de dialoguer avec les salariés sur le choix des véhicules et de permettre une vraie réflexion stratégique sur la gestion du parc automobile de l'entreprise, la mise en oeuvre, pour les véhicules de collaborateurs, de la réforme de la TVS se ferait sur trois ans avec un montant dû croissant : un tiers de l'imposition sera dû la première année ; deux tiers la deuxième année ; la totalité la troisième année. Enfin, afin d'éviter à la majorité des entreprises concernées des formalités administratives excessives, les entreprises non imposables après l'abattement de 15 000 euros n'auront aucune déclaration spécifique à déposer. L'ensemble de ces modifications sera applicable dès cette année, pour le paiement de la TVS due au titre de l'année 2006. Une instruction administrative précisera les modalités d'application de ces mesures en ce sens, et les modifications législatives nécessaires seront apportées dès que possible.

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