Question de M. MASSON Jean Louis (Moselle - NI) publiée le 02/02/2006
M. Jean Louis Masson attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur le fait que les dernières statistiques de l'éducation nationale montrent que l'allemand a considérablement reculé en tant que langue apprise dans les collèges et les lycées. Parallèlement, l'anglais devient hégémonique. Il souhaiterait qu'il lui indique si une telle situation ne lui semble pas extrêmement préoccupante pour le pluralisme culturel et indirectement pour la défense de la francophonie. Le cas échéant il souhaiterait connaître les mesures qu'il envisage afin d'une part de fournir une aide ou des incitations plus importantes aux élèves qui refusent de choisir l'anglais comme première langue et d'autre part de supprimer toutes les dispositions des concours ou des examens qui font de l'anglais une langue obligatoire.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 18/01/2007
Le plan de rénovation de l'enseignement des langues étrangères que le ministère a initié pour répondre aux recommandations de l'Union européenne, a l'ambition de permettre aux élèves de maîtriser deux langues vivantes étrangères en plus de la langue maternelle. La circulaire 2006-093 du 31 mai 2006 en précise les modalités de mise en oeuvre. Concernant le renforcement de langues moins répandues dans le système éducatif français, le décret n° 2005-1011 du 22 août 2005 a prescrit la mise en place de commissions académiques pour les langues vivantes. Ces dernières, « composées de représentants de l'administration, des personnels et des usagers de l'éducation nationale, des représentants des collectivités territoriales concernées et des milieux économiques et professionnels », sont chargées de « veiller à la diversité de l'offre de langues proposées, de diffuser une information aux établissements, aux élus, aux parents et aux élèves sur l'offre linguistique, d'actualiser cette offre en fonction des besoins identifiés et de vérifier l'adéquation de l'offre de langues avec les spécificités locales. ». De surcroît, « chaque année, la commission établit un bilan de l'enseignement et peut faire des propositions d'aménagement de la carte académique des langues » (art. D. 312-24 du code de l'éducation). Les instances, en permettant de mieux évaluer les priorités locales, doivent répondre à vos préoccupations au sujet de l'apprentissage des langues étrangères moins souvent choisies par les familles. Pour ce qui concerne plus spécifiquement le cas de l'enseignement de l'allemand, c'est à l'occasion de la célébration du quarantième anniversaire du traité de l'Elysée en janvier 2003, que le gouvernement français a pris l'engagement d'instaurer la date du 22 janvier comme moment privilégié de mise à l'honneur de la langue et de la culture allemandes dans les établissements scolaires français afin de redynamiser l'enseignement de la « langue du partenaire ». Par ailleurs, lors du conseil des ministres franco-allemand du 26 octobre 2004 à Berlin, la France a pris des engagements précis en faveur de l'enseignement de l'allemand en France ; ces engagements se sont traduits par un certain nombre de mesures, détaillées le 12 novembre 2004 dans le plan de relance de l'allemand dit « protocole de Sarrebruck ». Ces mesures prévoient notamment l'information systématique, en particulier à l'école primaire, des élèves, parents et professeurs sur les avantages liés à l'apprentissage de la langue du partenaire en utilisant la semaine précédant la journée franco-allemande du 22 janvier ; la diffusion en nombre à cette occasion d'une brochure de promotion de l'allemand dans les établissements ; l'extension de l'AbiBac à l'ensemble des académies ; la mise en place (effective à partir de 2006) d'une certification en allemand aux niveaux A 2 et B 1 du cadre européen ; l'augmentation d'ici à 2010 de 20 % du nombre des élèves apprenant l'allemand en primaire, de 20 % également du nombre de sections européennes d'allemand, de 50 % du nombre des classes bilangues allemand-anglais en 6e. L'allemand, parmi les langues enseignées en France aujourd'hui, est la seule à bénéficier d'un tel plan de relance.
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