Question de M. VANTOMME André (Oise - SOC) publiée le 19/01/2006
M. André Vantomme appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche concernant le développement de l'apprentissage de la langue espéranto dans les établissements scolaires. L'espéranto est une langue auxiliaire, dite « neutre », qui ne peut être associée à aucune sphère linguistique et culturelle. Elle fut proposée par un médecin polonais en 1887 pour faciliter la communication entre tous ceux qui n'ont pas la même langue maternelle. A la demande du Haut Conseil de l'évaluation de l'école, le professeur François Grin a remis son rapport au mois de septembre dernier intitulé « L'enseignement des langues étrangères comme politique publique ». Cette étude analyse les politiques linguistiques menées en Europe, en s'appuyant principalement sur l'évaluation de l'économie des langues. Suite à la publication de ce rapport, il souhaiterait qu'il lui fasse part de ses conclusions au regard de l'espéranto et il lui demande s'il envisage de mettre en oeuvre des dispositions pour cette langue.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 06/04/2006
L'apprentissage des langues vivantes est une des priorités de la politique linguistique que le ministère de l'éducation nationale met en oeuvre, de l'école à l'université. Cette politique vise à offrir à tous les élèves un parcours linguistique susceptible de leur permettre, au terme de leur scolarité obligatoire, d'accéder à la maîtrise de deux langues vivantes à la fois comme outil de communication et comme vecteur de la découverte culturelle des pays où elles sont en usage, contribuant ainsi à favoriser l'établissement d'une meilleure compréhension des autres sociétés et des autres cultures. Ce volet culturel constitue une des dimensions essentielles de l'apprentissage des langues vivantes et est pleinement intégré dans les contenus des enseignements dispensés au lycée. Or, à la différence des langues vivantes étrangères ou régionales susceptibles d'être présentées lors d'une épreuve du baccalauréat et dont l'identité repose sur l'existence de supports littéraires, historiques ou géographiques, l'espéranto, du fait de sa caractéristique même de langue neutre, n'inclut pas cette dimension d'ordre culturel. C'est pourquoi, il ne peut être envisagé d'inscrire l'espéranto comme langue au choix dans le cursus classique de l'apprentissage des langues à l'école. Néanmoins, rien ne s'oppose à ce que des établissements scolaires, qui le souhaiteraient, mettent en place une initiation à l'espéranto dans le cadre des activités éducatives complémentaires d'initiative locale.
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