Question de M. GODEFROY Jean-Pierre (Manche - SOC) publiée le 14/04/2005
M. Jean-Pierre Godefroy attire l'attention de M. le ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat sur le pouvoir d'achat des retraités de la fonction publique et le minimum de pension garanti. En matière de pouvoir d'achat, l'article 51 de la loi n° 2003-775 du 21 août 2003 portant réforme des retraites prévoit un ajustement dans l'hypothèse où l'évolution constatée des prix à la consommation, telle que mentionnée dans le rapport économique social et financier annexé à la loi de finances pour l'année suivante, est différente de celle qui avait été initialement prévue. A ce titre, pour 2004, cet ajustement aurait dû être de 0,4 % (1,5 % de prévision et 1,9 % constaté), et non de 0,2 % comme cela a été annoncé. En ce qui concerne les conditions de calcul du minimum de pension, des dispositions spécifiques sont appliquées jusqu'au 31 décembre 2013 pour calculer ce minimum. Mais, depuis 2003, l'indice de calcul du minimum de pension a déjà perdu 3,85 % de sa valeur par rapport au minimum de traitement. Dès lors, les personnes qui perçoivent un salaire proche du minimum de traitement sont les mêmes qui ne pourront prétendre au minimum de pension. Pour corriger cette situation défavorable aux futurs pensionnés, les organisations représentatives sollicitent l'adoption d'une mesure législative permettant d'indexer l'indice de calcul du minimum de pension sur l'indice du minimum de traitement de la fonction publique, et cela afin que soit conservée la proportion de 83 % constatée en 2003, au moment de la réforme des retraites. En conséquence, il lui demande quelles mesures le Gouvernement, qui s'est engagé à plusieurs reprises à garantir le pouvoir d'achat des retraités du secteur public, entend prendre pour répondre à ces attentes légitimes.
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Réponse du Ministère de la fonction publique publiée le 24/11/2005
Le nouveau mode de revalorisation des pensions des fonctionnaires ainsi que le mode de calcul du minimum garanti de pension sont définis par les articles 51 et 66-V de la loi du 21 août 2003. En ce qui concerne la revalorisation, le pôle des retraités fonction publique considère que les pensions de retraite auraient dû bénéficier au 1er janvier 2005 d'une augmentation de 2,2 % au lieu des 2 % arrêtés par le Gouvernement. Le pôle des retraités se fonde sur la comparaison entre l'indice des prix à la consommation hors tabac observé par l'INSEE en décembre 2004 et celui observé en décembre 2003 (+ 1,9 %). Il retient donc comme référence le chiffre de l'inflation en glissement sur 2004 constaté par l'INSEE. Les textes applicables conduisent à, légalement, retenir pour ce calcul les éléments suivants : le dispositif de revalorisation des pensions des fonctionnaires instauré par le nouvel article L. 16 du code des pensions civiles et militaires de retraite, issu de la loi du 21 août 2003, qui repose sur l'indice hors tabac mentionné dans le rapport économique, social et financier annexé au projet de loi de finances et non sur celui fixé en fin d'année par l'INSEE ; le décret d'application dudit article L. 16 (art. R. 31-1 et R. 31-2 du code des pensions), qui a précisé que l'indice des prix mentionné à l'article L. 16 correspondait au taux d'évolution des prix en moyenne annuelle, comme c'est le cas des autres dispositifs sociaux indexés sur l'inflation (retraites du régime général, prestations familiales...), et non de l'inflation en glissement de décembre à décembre. Il se trouve, en l'espèce, que l'année 2004 ne fait apparaître aucun décalage entre l'inflation moyenne 2004 indiquée dans le projet de loi de finances pour 2005 (+ 1,7 %) et celle mesurée par l'INSEE en fin d'année. Le mode de calcul de la revalorisation fixé par les textes en fonction de l'inflation pour les retraites de l'ensemble des régimes de base ne laisse donc la place à aucune marge d'appréciation. Ce cadre répond à un souci de prévisibilité du montant des pensions, nécessaire au contrôle des finances publiques par le Parlement. C'est donc à bon droit qu'il a été fait référence pour les calculs de revalorisation des pensions au taux d'inflation hors tabac fixé à 1,7 % en moyenne annuelle pour l'année 2004 par le rapport économique, social et financier annexé au projet de loi de finances pour 2005 (tome I, page 33). Le taux 2005 de revalorisation des pensions, tel qu'il résulte du décret n° 2005-166 du 22 février 2005, est la somme du taux prévisionnel de l'évolution des prix à la consommation en moyenne annuelle hors tabac pour 2005 (+ 1,8 %) et du différentiel de taux entre l'évolution constatée et l'évolution prévisionnelle des prix à la consommation en moyenne annuelle hors tabac pour 2004 (1,7 % - 1,5 % = + 0,2 %). En ce qui concerne le mode de calcul du minimum garanti des pensions des fonctionnaires, son appréciation doit reposer sur une lecture combinée des articles 51 et 66-V de la loi du 21 août 2003. En effet, à la montée en charge progressive de l'indice de référence prévue à l'article 66-V, il convient d'ajouter l'effet de l'inflation tel que calculé par ailleurs au titre de la revalorisation des pensions déjà concédées, comme le prévoit le dernier alinéa de l'article L. 17 du code des pensions issu de l'article 51 de la loi. Ainsi, la progression du pouvoir d'achat des retraités de la fonction publique est garantie par la loi. Pour l'année 2005, l'indice de référence est l'indice majoré 218 à la valeur constatée le 1er janvier 2004 (art. 66-V), laquelle est augmentée pour tenir compte de l'effet de l'inflation suivant le taux utilisé pour la revalorisation des pensions déjà concédées (art. 51). C'est ce total qui constitue le minimum garanti au niveau duquel sont portées les pensions des fonctionnaires.
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