Question de Mme DEMONTÈS Christiane (Rhône - SOC) publiée le 03/02/2005
Mme Christiane Demontes attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération, au développement et à la francophonie sur les récentes recommandations de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) concernant la lutte et la vigilance face aux invasions de criquets. Plus de 12 millions d'hectares ont été traités depuis le début de la recrudescence de criquets au mois d'octobre 2003. Force est de constater que les pays d'Afrique de l'Ouest et du Nord-Ouest ont mené une lutte particulièrement efficace contre les essaims provenant du Sahel. Reste que ce n'est qu'au mois de mars-avril que des indications claires pourront être recueillies concernant l'ampleur de la reproduction acridienne et sur la prochaine invasion estivale du Sahel. Ainsi, des essaims tardivement formés ont de nouveau envahi des zones du sud-est de la Mauritanie et de l'est du Sénégal, alors que d'autres se sont dirigés vers le sud, sont entrés en Gambie et dans le sud du Sénégal, atteignant le centre de la Guinée-Bissau et probablement le nord où ils ont suscité de très vives préoccupations dans la population. Au regard de cette menace et compte tenu que l'invasion des criquets pélerins observée en 2004 a occasionné en Afrique de l'Ouest la destruction de plusieurs centaines de milliers d'hectares à vocation vivrière ou industrielle, il est nécessaire qu'une aide financière internationale pérenne soit mise en oeuvre. Or, à ce jour, la FAO n'a pu récolter qu'un montant d'aide de 57 millions de dollars alors que les besoins financiers réels au début de la lutte étaient estimés à 100 millions de dollars. Aussi, elle lui demande de quelle manière la France s'inscrit dans cette nécessaire lutte et comment le Gouvernement entend pérenniser cet engagement.
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Réponse du Ministère de la coopération, du développement et de la francophonie publiée le 21/04/2005
La France est très concernée par l'invasion acridienne qui sévit depuis l'automne 2003 en Afrique du Nord et de l'Ouest. Notre réponse à ce fléau a été importante : nous avons mobilisé 5,5 millions d'euros en aide bilatérale (dont 80 % via la FAO) et près de 9,5 millions d'euros par nos contributions aux bailleurs multilatéraux que sont l'Union européenne et la Banque mondiale notamment. Au total, ce sont donc près de 15 millions d'euros qu'a apportés l'aide publique française face à l'urgence acridienne. Aujourd'hui, l'invasion semble en voie d'être maîtrisée. Le dernier bulletin de la FAO en date du 16 mars annonce qu'il n'y aura pas d'invasion printanière en Afrique du Nord-Ouest et que la campagne de lutte au Sahel l'été prochain, si elle n'est pas à exclure, sera de toute façon nettement moins importante qu'en 2004. Néanmoins, il convient de rester prudent à ce stade. Les différents acteurs de la lutte que sont les unités nationales de lutte anti-acridienne, la commission de lutte contre le criquet pèlerin en région occidentale (CLCPRO), la FAO et les donateurs doivent rester vigilants. Si une forte invasion survient cet été, la FAO pourra utiliser les reliquats des fonds obtenus l'été dernier ou à l'automne. A ce jour, plus de 20 millions de dollars US sont disponibles à Rome pour la campagne au Sahel. A plus long terme cependant, la seule réponse efficace et rationnelle au risque acridien est la lutte préventive. Il aura fallu cette importante invasion pour que les partenaires se remobilisent non seulement pour la lutte dans l'urgence mais aussi pour contribuer au programme de développement pour le long terme « EMPRES-Région occidentale ». Ce programme proposé par la FAO et lancé en 2001 n'avait pu jusqu'alors véritablement commencer. Il va bénéficier de plus de 22 millions de dollars sur la période 2005-2009, ce dont nous ne pouvons que nous féliciter. La France y contribue par deux projets pour un total de 3 millions d'euros qui viennent d'être validés et qui seront opérationnels dans les prochaines semaines.
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