Question de M. LISE Claude (Martinique - SOC-A) publiée le 03/02/2005
M. Claude Lise attire l'attention de M. le ministre de l'écologie et du développement durable sur l'inquiétude que suscitent, en Martinique et en Guadeloupe, le séisme et les raz-de-marée qui ont frappé l'Asie du Sud et du Sud-Est, le 26 décembre 2004. Les Antilles sont des zones sismiques similaires à celles de l'océan Indien et un séisme sous-marin de magnitude égale à celui du 26 décembre provoquerait un raz-de-marée aussi destructeur. Cette catastrophe a fait prendre conscience du manque de prévention, du peu de mesures d'urgence et de l'absence d'un système d'alerte au raz-de-marée dans cette zone d'Asie, contrairement aux îles du Pacifique qui disposent, à Hawaï, du centre international des tsunamis. Par ailleurs, le sommet de Jakarta a approuvé, jeudi 6 janvier 2005, le principe d'une mise en place d'un système d'alerte précoce aux tsunamis dans l'océan Indien et l'Union européenne s'est engagée à cofinancer ce système. Il souligne la nécessité de mettre également en place un réseau d'alerte précoce aux raz-de-marée dans les Antilles, sur le modèle de celui introduit dans l'océan Pacifique ; réseau qui devrait à plus long terme s'intégrer dans un système d'alerte global pour l'ensemble des pays riverains de l'Atlantique et qui participerait, lui-même, au système mondial envisagé par l'ONU d'ici à juin 2007. Il lui demande donc si le Gouvernement est favorable à un tel projet et s'il est prêt à prendre une initiative d'urgence en la matière.
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Réponse du Ministère de l'écologie et du développement durable publiée le 26/05/2005
Le ministre de l'écologie et du développement durable a pris connaissance, avec intérêt, de la question concernant la mise en place d'un réseau d'alerte aux raz de marée dans les Antilles. Il est très sensibilisé aux conséquences dramatiques que provoqueraient aux Antilles un séisme et un raz de marée analogues à ceux qui ont ravagé plusieurs pays riverains de l'océan Indien le 26 décembre dernier. Cette catastrophe que chacun garde très présente dans sa mémoire appelle, en effet, une vigilance accrue et un effort sans relâche afin de prévenir les conséquences désastreuses de tels événements dans d'autres régions du globe. Depuis le 26 décembre dernier, la communauté internationale a largement progressé sur cette question et la conférence de Kobé relative à la prévention des catastrophes naturelles qui s'est tenue du 18 au 22 janvier a permis de souligner toute l'importance qui devait être accordée à des phénomènes certes d'occurrence faible mais redoutables quant à leurs effets. A cette occasion, le ministre de l'écologie et du développement durable a indiqué l'engagement de la France dans les initiatives qui seront prises sous l'égide de l'UNESCO et de la Commission océanographique intergouvernementale en vue de développer des dispositifs de surveillance et d'alerte plus efficaces qui, au-delà des séismes et des raz de marée, devraient traiter de l'ensemble des risques. Il a également souligné que la région caribéenne comme le bassin méditerranéen devaient être pris en considération du fait de leur vulnérabilité spécifique. La conférence tenue à Paris au début du mois de mars à l'initiative de l'UNESCO a permis des premiers résultats tant sur les mesures à conduire sur l'océan Indien que sur les perspectives à ouvrir sur les autres bassins concernés. A cet égard, le ministre de l'écologie et du développement durable rappelle que la commission océanographique intergouvernementale prévoit d'ores et déjà une réflexion sur les systèmes d'alerte dans la Caraïbe et que l'Union européenne, lors du conseil de l'environnement du 9 mars dernier, a décidé du lancement d'un plan de prévention et d'alerte au tsunami aux Antilles, en Méditerranée et, naturellement, dans l'océan Indien. Il convient par ailleurs de rappeler l'annonce du ministre de l'écologie et du développement durable en conseil des ministres du 8 décembre dernier, donc avant le raz de marée de l'océan Indien, d'un plan national de prévention du risque sismique car c'est ce phénomène qui est à redouter en premier lieu et qui, au-delà d'une certaine intensité, provoque le raz de marée. Le comité interministériel de la mer qui se réunira prochainement précisera certaines dispositions allant dans le sens d'une meilleure protection de nos concitoyens. Ainsi le Gouvernement confirme son engagement dans la démarche collective induite par les événements de l'océan Indien sur cette question d'autant plus délicate à traiter que les séismes demeurent à ce jour imprédictibles. Aussi, les domaines de la sensibilisation, de la formation et de l'éducation demeurent les premiers remparts devant ces phénomènes. Il revient à l'Etat et aux collectivités locales de les construire.
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