Question de M. de RICHEMONT Henri (Charente - UMP) publiée le 03/02/2005
M. Henri de Richemont attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur ses propositions faites dans le cadre de la préparation de la loi d'orientation sur l'école qui tendent à rendre facultative l'éducation physique dans l'éducation des jeunes. Si ces propositions étaient confirmées en l'état, elles constitueraient une rupture brutale avec une certaine conception humaniste française de l'école, comme avec la part accrue qu'elle a progressivement accordée à la pratique physique et sportive dans le processus de formation de la jeunesse. La nouvelle hiérarchie qui en résulterait risquerait de reléguer l'éducation physique à une sous-culture. Or, l'enseignement de l'EPS constitue un extraordinaire moyen d'apprentissage du goût de l'effort, d'engagement, de dépassement de soi, de partage de buts communs, de conquête et parfois de reconquête de l'estime de soi. Il contribue à l'enrichissement du temps scolaire, à la qualité de la vie des écoles, des collèges et des lycées. L'éducation physique et sportive apporte le mouvement dans un milieu d'abord caractérisé par l'immobilité, elle contribue à la santé positive des jeunes et a un intérêt indéniable face aux multiples problèmes de santé publique qui ne les épargnent pas. En outre, les activités proposées en EPS constituent un accès au monde de la pratique, de la technique, donc du savoir-faire. Le déclassement de l'éducation physique de la liste des matières d'enseignement ou des activités jugées fondamentales est paradoxal au regard des objectifs fixés à l'occasion du débat sur l'école tendant à assurer la réussite de tous en refusant d'abandonner un certain nombre d'élèves sur le bord du chemin. Cela est d'autant plus incompréhensible que 2004 est " l'année européenne de l'éducation par le sport " et que 2005 a été déclarée, par l'assemblée générale de l'ONU " l'année internationale du sport et de l'éducation physique ". Enfin, ces propositions sont mal venues au moment où notre pays se mobilise pour soutenir la candidature de Paris pour les jeux Olympiques de 2012 et alors que la future délégation française à ces jeux Olympiques de 2012 est aujourd'hui sur les bancs de l'école. C'est pourquoi il souhaiterait savoir quelles sont les suites qu'il donnera à ses propositions dans le cadre de la préparation de la loi sur l'école et alors même que de nombreux enseignants d'EPS se mobilisent pour réfléchir à une réforme adéquate du service public d'éducation.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 10/03/2005
Le projet de loi d'orientation pour l'avenir de l'école ne remet pas en cause la place de l'éducation physique et sportive dans la formation des jeunes. Il n'apporte aucune modification aux articles législatifs concernant l'éducation physique et les activités physiques et sportives. L'EPS est une discipline obligatoire à l'école et au collège et le restera. Son rôle fondamental dans la formation, l'épanouissement des élèves et leur santé est explicitement rappelé dans le rapport annexé au projet de loi. En outre, l'éducation physique et sportive continuera de faire l'objet d'une évaluation au brevet et au baccalauréat.
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