Question de M. MASSON Jean Louis (Moselle - NI) publiée le 27/01/2005
M. Jean-Louis Masson attire l'attention de M. le ministre de l'écologie et du développement durable sur le fait qu'il est déjà intervenu à de nombreuses reprises auprès de vous afin d'évoquer la pollution générée par une fabrique d'enrobés routiers implantée sur la zone industrielle de Peltre. Les réponses reçues de la part de l'administration font régulièrement état de dysfonctionnements, mais les solutions tardent véritablement à intervenir. Dans un courrier du 11 janvier 2005 adressé à un parlementaire, le préfet de région indique notamment : " Les contrôles effectuées les 3 février et 5 octobre 2004 dans les locaux d'Eurosphalte par l'inspecteur des installations classées ont mis en évidence la nécessité d'améliorer le suivi de l'autosurveillance et des opérations d'entretien. Ils ont en outre incité la centrale d'enrobage à veiller au respect des dispositions qui figurent dans plusieurs articles de l'arrêté d'autorisation comme celles relatives aux conditions d'évacuation, de récupération, de traitement et de rejet des eaux pluviales. " Face à une telle situation, il souhaiterait qu'il lui précise dans quel délai des solutions définitives pourront intervenir.
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Réponse du Ministère de l'écologie et du développement durable publiée le 29/12/2005
La ministre de l'écologie et du développement durable a pris connaissance, avec intérêt, des questions relatives à la fabrication d'enrobés routiers par la société Eurosphalte. La société Eurosphalte, qui exploite une fabrique d'enrobés routiers sur la zone artisanale de Peltre, a été autorisée, au titre de la législation sur les installations classées, par arrêté préfectoral n° 91-AG/2161 du 18 mars 1991. Suite à une visite de contrôle inopinée faite par l'inspecteur des installations classées, le préfet a mis en demeure l'exploitant, le 28 mai 2004, de respecter certaines dispositions dont, notamment, la remise en fonctionnement de l'opacimètre permettant de mesurer les quantités de poussières émises par la cheminée et le respect du tonnage produit, fixé par l'arrêté d'autorisation à 150 tonnes par heure en production instantanée et 70 000 tonnes en production annuelle. Cette mesure administrative a été complétée par un arrêté du 22 juin 2004, imposant des prescriptions en matière d'entretien, d'étalonnage et de suivi de l'installation de mesure des émissions de poussières. Suite à une nouvelle visite du site le 5 octobre 2004, il est apparu que l'exploitant a bien respecté les dispositions qui lui ont été imposées par les arrêtés précités. Toutefois, l'inspection a permis de constater des insuffisances par rapport à l'arrêté d'autorisation, notamment sur les conditions d'évacuation, de récupération, de traitement et de rejet des eaux pluviales. Le préfet a donc adressé à l'exploitant le 9 novembre 2004 un projet d'arrêté le mettant en demeure de respecter ces dispositions. Un arrêté de mise en demeure portant sur la mise en place d'un séparateur à hydrocarbures supplémentaire pour traiter le débit d'orage a été pris par le préfet le 22 avril 2005. S'agissant des eaux pluviales, il est à noter que des analyses ont été réalisées par un organisme extérieur les 28 février, 27 mai et 29 août 2005. Elles n'ont pas mis en évidence de concentrations supérieures aux valeurs limites fixées par l'arrêté d'autorisation. S'agissant des nuisances olfactives, il n'a pas été constaté de sources anormales d'émanations d'odeurs lors des visites d'inspection des 3 février et 5 août 2004, les odeurs observées provenant des opérations de chargement des camions des produits finis. En ce qui concerne les rejets atmosphériques de la centrale d'enrobage, des analyses ont été réalisées par un organisme extérieur, le 4 juillet 2005. Elles n'ont pas mis en évidence de non-conformité au regard des valeurs limites d'émission fixées par l'arrêté préfectoral d'autorisation. La concentration en poussières relevée était inférieure à 10 mg/Nm³. L'exploitant a par ailleurs adressé au préfet, le 14 juin 2004, un dossier de demande d'augmentation de la capacité annuelle de production de 70 000 à 80 000 tonnes. L'analyse du dossier a montré que les impacts estimés apparaissent faibles, notamment en termes de trafic, et négligeables vis-à-vis des autres paramètres environnementaux. Le conseil départemental d'hygiène a émis un avis favorable lors de sa séance du 18 novembre 2004 sur ce dossier. Le préfet a donc autorisé par arrêté complémentaire du 3 janvier 2005 l'augmentation de la capacité annuelle de production.
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