Question de M. MASSON Jean Louis (Moselle - NI) publiée le 23/12/2004

M. Jean-Louis Masson attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer sur le fait que, face à la saturation des autoroutes A 6 et A 7, les pouvoirs publics ont mis en oeuvre une solution alternative consistant non pas à créer dans la vallée du Rhône une deuxième autoroute parallèle à celle qui existe, mais au contraire à promouvoir des itinéraires de délestage. Ainsi, avec l'ouverture du viaduc de Millau, la nouvelle liaison autoroutière Paris-Millau-Perpignan va entraîner un allègement important de la circulation sur l'axe Paris-Lyon-Perpignan. Ce choix est d'autant plus judicieux que les automobilistes gagneront plus de 100 kilomètres de trajet et que la nouvelle liaison assure le désenclavement des zones défavorisées du Massif central. A échelle réduite, l'enjeu est exactement le même en Lorraine puisque l'autoroute A 31 est saturée dans le sillon mosellan. Or, pour résoudre ce problème, certains voudraient créer en parallèle et à proximité immédiate une seconde autoroute A 32 plus longue et à péage, alors que l'A 31 est gratuite. Face à une telle aberration, les électeurs lorrains, en mars 2004, puis récemment le conseil régional de Lorraine se sont massivement prononcés en faveur d'un choix de bon sens, c'est-à-dire le tracé direct Longwy-Toul. Tout comme le tracé autoroutier passant par Millau, ce tracé direct serait plus court tout en désenclavant des zones défavorisées d'un point de vue économique. Il souhaiterait donc savoir pourquoi ce qui s'applique à grande échelle au délestage des autoroutes A 6 et A 7 ne pourrait pas s'appliquer localement au délestage de l'autoroute A 31 en Lorraine.

- page 2942


Réponse du Ministère de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer publiée le 12/05/2005

La Lorraine est située au coeur des flux d'échanges européens. Cette situation confère à l'autoroute A 31 un rôle particulier et tout à fait majeur au plan national. Sa saturation progressive, liée aux multiples fonctions qu'elle assume aujourd'hui, constitue cependant un handicap important pour l'économie régionale et nationale. Cette réalité a été clairement mise en évidence dans le rapport d'audit sur les grands projets d'infrastructures de transports. L'Etat doit y apporter des réponses et les collectivités territoriales être directement associées. Dans cette perspective, la réalisation de l'A 32 selon un tracé Toul-Longwy ne permettrait pas à cette autoroute de remplir des fonctions de délestage de l'A 31, analogues à celles que peut assurer l'A 75 par rapport à l'A 7. En effet, les perspectives de trafic sur un itinéraire reliant Toul à Longwy par l'ouest sont limitées et ne justifieraient pas la réalisation d'une autoroute. Cela tient au fait que le trafic de transit qui circule sur l'A 31, provient essentiellement de l'Allemagne et du Luxembourg et n'empruntera l'A 32 que si celle-ci est réalisée selon un tracé proche de son itinéraire actuel. L'effet d'échelle joue pleinement. À l'échelle Paris-Perpignan, il existe un potentiel de trafic suffisant pour justifier la création d'une autoroute comme l'A 75, mais qui d'ailleurs ne suffit pas, à elle seule, à apporter une réponse complète à la saturation dans le couloir rhodanien. Sur une plus petite échelle comme le sillon mosellan, ce potentiel est trop faible pour justifier un aménagement équivalent à l'A 75 sur Toul-Longwy. Or l'objectif central du projet A 32 c'est bel et bien de contribuer à désaturer le corridor mosellan prioritairement au droit des aires urbaines de Nancy, de Metz et de Thionville, ce qui implique alors nécessairement sa réalisation selon un tracé qui ne s'éloigne pas trop de ces trois agglomérations. Enfin, et cela n'est pas la moindre des difficultés, les tracés par l'ouest risqueraient de rencontrer d'importantes contraintes environnementales puisqu'ils traverseraient pour partie le parc naturel régional de Lorraine. Le projet de l'A 32 est donc étudié selon un tracé est (Toul-Dieulouard-Richemont par l'est de Metz). Les études actuelles n'excluent pas, cependant, l'utilisation de tronçons de l'A 31, notamment entre Dieulouard et Fey.

- page 1353

Page mise à jour le