Question de Mme SAN VICENTE-BAUDRIN Michèle (Pas-de-Calais - SOC) publiée le 23/12/2004
Mme Michèle San Vicente appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la situation de l'enseignement des langues anciennes dans notre système éducatif. Les dotations horaires, les projets d'établissements, la mise en concurrence avec de nouvelles options considérées comme plus utiles à court terme soulèvent l'inquiétude légitime des associations d'enseignants de disciplines littéraires. En effet, la découverte d'une langue ancienne et la sensibilisation à l'histoire qui s'y rattache participent nettement à la solidité de l'apprentissage de la langue et de la culture françaises. Elles contribuent également à l'éveil sur des cultures étrangères et à l'approfondissement de la culture générale. Or, chaque session du baccalauréat rappelle qu'à la sortie du cycle secondaire, les bacheliers maîtrisent de moins en moins leur propre langue et connaissent très mal son origine. Il est difficilement acceptable que tant de futurs citoyens quittent ainsi l'école sans jouir d'un niveau correct en langue française et de savoirs fondamentaux concernant ses sources. C'est pourquoi, peu avant l'examen par le Parlement du projet de loi d'orientation sur l'école, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer comment il entend préserver l'apprentissage des langues anciennes dans notre système éducatif.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 13/01/2005
Les langues anciennes ont une place importante dans la formation intellectuelle des élèves, notamment au collège. Tout d'abord, l'enseignement facultatif du latin, dispensé à partir de la classe de cinquième, a vocation à être poursuivi sur l'ensemble de la scolarité au collège. Quant à l'enseignement du grec, qui est proposé à partir de la classe de troisième, il suscite l'intérêt des élèves, puisqu'on observe une augmentation régulière des effectifs de collégiens qui le choisissent. Les horaires actuels d'enseignement sont maintenus. Toutefois, s'agissant de la classe de troisième, l'arrêté du 2 juillet 2004 relatif à l'organisation des enseignements du cycle d'orientation, applicable à partir de la rentrée scolaire 2005-2006, confirme la possibilité pour les élèves de suivre à la fois un enseignement de grec et de latin, dans la mesure des capacités des collèges. Par ailleurs, il est également possible de proposer un enseignement de latin en classe de cinquième et un enseignement de grec en classe de troisième aux élèves des classes dites " bilangues ", mises en place à titre expérimental, conformément aux dispositions de la circulaire de préparation de la rentrée 2004 n° 2004-015 du 27 janvier 2004. Les itinéraires de découverte, inscrits dans les horaires du cycle central, offrent une opportunité de dynamiser l'enseignement du latin, plus particulièrement en classe de quatrième. En effet, la classe de cinquième permet une initiation à la langue et à la civilisation latines sur laquelle peuvent s'appuyer, en quatrième, les équipes désireuses de construire un IDD. Si le latin peut s'allier à toutes les disciplines, celles relevant des domaines des arts, des humanités et des langues et civilisations semblent plus propices à offrir des entrées communes. En ce qui concerne le lycée, il a été décidé d'augmenter le coefficient des épreuves de langues anciennes au baccalauréat, à compter de la session 2006. Enfin, un concours spécifique aux langues anciennes destiné à valoriser ces enseignements en mettant en exergue leur modernité est proposé cette année aux élèves de troisième, seconde et première. Ce concours, intitulé " langue et culture de l'Antiquité gréco-latine ", a pour thème dans sa première édition " mythes et réalités : figures du conquérant et du héros ". Les élèves sont invités à concevoir une réalisation collective et pluridisciplinaire, ayant pour sujet une ou des figures historiques devenues mythiques. Cette réalisation doit conjuguer les dimensions linguistique, iconographique et sonore. Ses modalités sont définies sur le site www.eduscol.gouv.fr.
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