Question de M. BRET Robert (Bouches-du-Rhône - CRC) publiée le 28/10/2004

M. Robert Bret attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat au budget et à la réforme budgétaire sur la proposition de la Fédération française des maisons des jeunes et de la culture (MJC) de supprimer la taxe sur les salaires. Alors que le projet de loi de finances pour 2005 affiche une diminution significative du budget du ministère de la jeunesse et des sports, les représentants des MJC, inquiets pour l'avenir des institutions et mouvements de jeunesse et d'éducation populaire ainsi que pour les emplois générés par ce secteur d'activité, demandent la suppression de la taxe sur les salaires. En effet, cette taxe, qui frappe lourdement les associations employeurs non assujetties à la TVA, équivaut à 7,5 % d'un salaire annuel brut d'environ 15 000 euros et à 9,5 % d'un salaire annuel de 22 500 euros. Or, sa suppression permettrait de créer une centaine de postes de travail équivalents, voire supérieurs, au SMIC alors même que l'emploi dans ce secteur revêt une importance capitale dans toutes les politiques de lutte contre l'exclusion, et plus généralement de lutte contre le chômage des jeunes. Au moment où de nombreuses entreprises à but lucratif bénéficient d'allégements de charges en particulier dans les quartiers dits sensibles, il paraît anormal que l'emploi associatif soit injustement frappé alors qu'il concourt à la promotion de l'intérêt général et à la cohésion sociale. En conséquence, il lui demande quelles suites il envisage donner à cette proposition ?

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Réponse du Ministère délégué au budget et à la réforme budgétaire publiée le 30/12/2004

En application du 1 de l'article 231 du code général des impôts, la taxe sur les salaires est due, à raison des rémunérations versées à leur personnel, par les personnes physiques ou morales qui, soit ne sont pas soumises à la taxe sur la valeur ajoutée, soit l'ont été sur moins de 90 % de leur chiffre d'affaires ou de leurs recettes au titre de l'année civile précédant celle du paiement des rémunérations. C'est en application de ce principe général d'imposition que les associations, notamment, sont redevables de la taxe sur les salaires. Par suite, une exonération de cette taxe ne pourrait être durablement ni même légitimement limitée au seul secteur associatif mais serait revendiquée, de proche en proche, par l'ensemble des redevables de la taxe sur les salaires. A terme, c'est donc le produit total de la taxe sur les salaires, qui contribue pour près de neuf milliards d'euros au budget général de l'Etat, qui serait remis en cause. Cela étant, des mesures d'application générale ou spécifiques aux associations permettent de stabiliser ou d'alléger le poids de la taxe sur les salaires. Ainsi, le 2 bis de l'article 231 du code précité prévoit que les limites des tranches du barème de la taxe sur les salaires sont relevées chaque année dans la même proportion que la limite supérieure de la première tranche du barème de l'impôt sur le revenu de l'année précédente, ce qui permet de stabiliser d'une année sur l'autre le poids de cet impôt. En outre, les associations régies par la loi du 1er juillet 1901 bénéficient, conformément aux dispositions de l'article 1679 A du même code, d'un abattement sur le montant annuel de la taxe sur les salaires dont elles sont redevables et qui, indexé dans les mêmes conditions que les limites des tranches du barème de la taxe rappelées ci-dessus, s'établit à 5 362 euros pour les rémunérations versées en 2004. Cet abattement, d'un coût budgétaire de l'ordre de 230 millions d'euros, procure aux associations un allégement d'impôt substantiel, puisqu'il conduit à exonérer complètement de la taxe sur les salaires les associations employant jusqu'à près de six salariés occupés à temps plein et payés au SMIC, voire plus en cas de recours au temps partiel. Enfin, les rémunérations versées dans le cadre de certains types de contrats, comme les contrats emploi-solidarité et les contrats emploi-consolidé, sont expressément exonérées de la taxe sur les salaires. L'ensemble de ces mesures, qui témoignent de l'attention particulière portée par les pouvoirs publics au secteur associatif, représente un effort budgétaire important au-delà duquel il n'est pas possible d'aller dans le contexte actuel.

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