Question de M. GILLOT Jacques (Guadeloupe - SOC-A) publiée le 28/10/2004

M. Jacques Gillot attire l'attention du M. le ministre de la santé et de la protection sociale sur l'organisation des études de médecine dans l'académie Antilles Guyane. L'université Antilles Guyane dispense les enseignements de première année de médecine sur les pôles universitaires de Guadeloupe et de Martinique par le biais de visioconférences. Depuis l'ouverture de la filière, le nombre d'étudiants s'est régulièrement accru. Il est passé de 276 en 2002 à 630 pour l'année universitaire 2004-2005. Parallèlement, le numerus clausus a quant à lui été relevé pour atteindre 48 lauréats en fin de première année en 2004. Or, ce relèvement apparaît insuffisant tant au regard de la progression des effectifs étudiants, qu'au regard des besoins en praticiens de la région Antilles Guyane. En effet, alors que la moyenne nationale s'agissant des spécialistes libéraux est 87 pour 100 000 habitants, ce ratio s'établit en Guadeloupe à 52 pour 100 000 hab. De même, en ce qui concerne les généralistes libéraux pour lesquels le ratio départemental est de 74 pour 100 000 contre 115 pour 100 000 hab. en moyenne nationale. La proportion de chirurgiens dentistes par habitant indique également un retard, puisqu'elle est de 34 pour 100 000 contre 64 pour 100 000 habitants au niveau national. Dans ces conditions, l'augmentation du numerus clausus en fin de première année constitue un facteur indispensable au rattrapage du déficit en démographie médicale. En complément, il convient ou de favoriser le retour des diplômés dans la région, ou d'assurer leur formation sur place. Les populations des départements français d'Amérique connaissant des problématiques de santé publique qui leur sont propres, telles que, sur le plan génétique, la prévalence de la drépanocytose, la formation des médecins localement permettrait aux futurs praticiens de mieux appréhender ces questions. Aux termes de l'article 11 du décret n° 2004-67 du 16 janvier 2004, relatif à l'organisation du troisième cycle des études médicales, les internes relèvent, pour leur formation pédagogique, " de l'université de formation et de recherche médicale de l'université où ils prennent leur inscription annuelle ". A ce jour, seule la première année d'enseignement étant dispensée en Guadeloupe, l'accueil d'internes par le centre hospitalier universitaire ne se trouve donc pas garanti eu égard par ailleurs aux modalités d'affectation des stagiaires. Afin de favoriser une continuité pédagogique et de créer les conditions du rattrapage numérique, il convient donc que la deuxième année de médecine soit effectivement ouverte en Guadeloupe à la rentrée 2005 et la troisième dès 2006. En conséquence, il lui demande de lui indiquer les moyens qu'il entend mettre en oeuvre pour répondre à cet objectif.

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Transmise au Ministère de la santé et des solidarités


La question est caduque

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