Question de M. MOREIGNE Michel (Creuse - SOC) publiée le 14/10/2004

M. Michel Moreigne attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication au sujet de la mise en oeuvre des propositions du rapport Spitz sur l'avenir de la presse quotidienne, rapport remis le 6 octobre dernier. Souhaitant répondre à la désaffection de la population des 15 à 25 ans vis-à-vis de la presse écrite, il propose que dès l'âge de dix-huit ans les jeunes puissent s'abonner gratuitement pour deux mois à un quotidien généraliste de leur choix. Le rapport préconise également de confier un crédit annuel de 40 EUR à chaque classe de collège et de lycée pour l'utilisation pédagogique des quotidiens. Il lui demande de préciser le financement et les modalités de la mise en oeuvre de ces propositions si celles-ci sont retenues.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 28/09/2006

L'honorable parlementaire a bien voulu appeler l'attention du ministre de la culture et de la communication sur la question sensible de la lecture de la presse par les jeunes. Il paraît clair que développer la lecture de la presse par les jeunes représente un enjeu démocratique et éducatif majeur. Le contact précoce avec la presse écrite, d'information politique et générale en particulier, contribue de manière évidente à former la conscience politique et culturelle des futurs adultes, et détermine ainsi, pour l'avenir, leur comportement civique et leur engagement citoyen dans le débat public. Le développement du lectorat des jeunes constitue par ailleurs un enjeu crucial pour l'avenir de la presse elle-même. Des études récentes montrent en effet que les habitudes de lecture en matière de presse écrite s'acquièrent et se fixent avant l'âge de dix-huit ans : la presse doit donc aujourd'hui conquérir les jeunes lecteurs pour s'assurer de son lectorat de demain. Or, le constat en France est celui d'une désaffection croissante du jeune lectorat, pour la presse écrite traditionnelle, au profit des autres médias et, plus récemment, de la presse gratuite. Il est clair que s'il revient au premier chef aux entreprises de presse elles-mêmes de répondre au défi qui leur est lancé, l'Etat peut les y aider. Les pouvoirs publics se sont ainsi engagés, en 2005, dans une démarche résolue de soutien au développement du lectorat des jeunes, en débloquant à cette fin une enveloppe de 3,5 millions au titre du fonds d'aide à la modernisation de la presse quotidienne et assimilée d'information politique et générale. Une première série de projets innovants a été mise en route dans ce cadre, avec notamment une opération de promotion de la presse quotidienne dans les lycées, organisée et cofinancée par la presse, l'Etat et les régions, qui devrait concerner 1 000 établissements à moyen terme, un projet d'abonnement à tarif préférentiel ciblé sur les zones d'éducation prioritaires (ZEP) et adapté aux plus jeunes lecteurs (élèves du primaire ou du collège) et un projet porté par un quotidien d'outre-mer visant à créer un supplément destiné aux jeunes de dix à quinze ans. Il est essentiel que ces premières expériences puissent être menées à leur terme et évaluées avec soin, pour, éventuellement, être généralisées par la suite, et que d'autres actions du même type soient encouragées. L'effort des pouvoirs publics sera renouvelé et amplifié en 2006.

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