Question de Mme DAVID Annie (Isère - CRC) publiée le 01/04/2004
Mme Annie David attire l'attention de M. le ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche sur la lente disparition programmée du latin, grec et langues minoritaires dans les lycées en raison, notamment, d'un manque de moyens affectés à l'enseignement de ces langues. Etudier une langue ancienne relève aujourd'hui du parcours du combattant et s'avère quasiment impossible. Tout est fait pour décourager les élèves : des créneaux horaires souvent placés en fin de journée, des regroupements de sections... Indubitablement, les élèves sont de moins en moins nombreux à opter pour ces langues, au risque que, pour la rentrée 2004, leur enseignement disparaisse de nos lycées ! Aussi, seuls les établissements privés et quelques grands lycées pourront offrir à leurs élèves de poursuivre sereinement leurs études des langues anciennes alors que jusqu'à aujourd'hui, un enfant de milieu modeste pouvait espérer, grâce à l'école et uniquement grâce à elle, accéder un jour à ce pan de la culture. En conséquence, dans un souci d'égalité, elle lui demande de prendre, dans le cadre de ses compétences ministérielles, toutes les mesures indispensables pour encourager et préserver l'enseignement de ces disciplines moteur de la compréhension, de la transmission et de l'évolution de notre patrimoine culturel.
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Transmise au Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche
Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 03/06/2004
Le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche est convaincu de l'importance des langues anciennes dans la formation intellectuelle des collégiens et des lycéens. Celles-ci sont offertes dès la classe de cinquième pour le latin et celle de troisième pour le grec ancien. Au lycée, elles constituent une des spécialités de la série littéraire du baccalauréat général et sont proposées en options facultatives dans toutes les séries générales. L'offre de formation des langues anciennes au sein de chaque académie ne peut être laissée au hasard : elle repose sur un pilotage rectoral tenant compte des impératifs pédagogiques, des choix exprimés par les élèves et des moyens dont chaque académie dispose. La maîtrise de la dépense publique et le strict respect des dotations budgétaires qu'elle implique imposent la recherche de la meilleure utilisation possible de ces moyens. C'est pourquoi les recteurs d'académie, dans le cadre plus général de l'ajustement de la carte des enseignements optionnels offerts dans chaque bassin de formation, veillent à favoriser un développement structuré et maîtrisé des langues anciennes. Les fermetures n'ont aucun caractère systématique : elles ne concernent que des groupes à très faible effectif. Les élèves qui souhaitent poursuivre au lycée une option de langues anciennes doivent en outre avoir la possibilité de s'inscrire dans un établissement qui la propose. On constate cependant que, face à une palette d'options plus large qu'au collège, le choix des élèves se porte moins souvent à leur entrée au lycée vers les langues anciennes que vers d'autres enseignements : ainsi, on compte 150 000 latinistes et hellénistes en classe de troisième de collège, 34 000 en classe de seconde générale et technologique et 18 000 en classe terminale. Une série de mesures ont été prises ces dernières années afin de rendre plus attractif l'enseignement des langues anciennes au lycée : de nouveaux programmes sont entrés en vigueur depuis la rentrée 2001 ; une plaquette sur les langues anciennes au lycée a été diffusée en direction des collégiens de troisième ; les recteurs ont été invités à mettre en place une réflexion sur la continuité entre le collège et le lycée et sur l'amélioration des conditions d'enseignement dans les lycées. S'il est trop tôt pour en dresser un bilan complet, ces mesures ne semblent toutefois pas avoir permis de modifier de manière significative les choix des élèves à leur entrée au lycée.
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