Question de M. BAILLY Gérard (Jura - UMP) publiée le 09/10/2003
M. Gérard Bailly appelle l'attention de M. le ministre délégué à l'enseignement scolaire sur le problème posé par la persistance de l'utilisation de la méthode de lecture dite " globale ou semi-globale " en cours préparatoire. Etant donné les innombrables témoignages qui affluent sur les ravages causés par cette méthode d'apprentissage de la lecture chez les enfants du primaire qui sont souvent handicapés pendant toute leur scolarité par une orthographe déficiente et une mauvaise compréhension des textes, il lui demande quelles sont les raisons pour lesquelles cette méthode est maintenue dans les écoles publiques. Un retour à la méthode syllabique, processus d'acquisition méthodique du savoir qui assure une bonne structuration de l'esprit et qui a fait ses preuves en amenant des générations d'enfants de toutes classes sociales à une bonne formation en lecture, n'est-il pas envisagé très prochainement ? Il souligne qu'il est très souvent interpellé à ce sujet par de nombreux parents d'élèves, enseignants et directeurs d'école. A l'heure où l'on redécouvre que c'est l'installation des automatismes de base qui fonde les apprentissages fondamentaux et dans le cadre du grand débat sur l'école qui s'annonce, il espère que ce point essentiel sera abordé et souhaite être tenu informé des décisions prises à ce sujet.
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Réponse du Ministère délégué à l'enseignement scolaire publiée le 11/12/2003
A l'école élémentaire, l'apprentissage de la lecture est confié à des maîtres qui sont en mesure de mettre en oeuvre de façon efficace la méthode appropriée aux élèves qui leur sont confiés. La méthode globale, au sens strict du terme, a été très peu pratiquée en France. Pour la très grande majorité des maîtres du cours préparatoire, la maîtrise de la combinatoire constitue, au moins autant que la compréhension des textes, une préoccupation essentielle au moment de l'apprentissage de la lecture : il est nécessaire de faire une place importante à l'approche syllabique. Le ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche a fait de l'amélioration de l'efficacité de l'apprentissage de la lecture à l'école élémentaire une priorité absolue. Toutefois, il n'est pas envisagé de préconiser une méthode particulière, aucune n'ayant fait la preuve de sa supériorité sur les autres en milieu scolaire " ordinaire " où se côtoient des enfants dont les besoins sont variés. Quelles que soient les méthodes utilisées, le ministre a souhaité que soient confirmées les directives définies dans les derniers programmes (arrêté du 25 janvier 2002), concernant notamment les horaires consacrés à l'apprentissage de la langue et les exigences en matière d'acquisition de la lecture. Le déchiffrage et l'identification des mots d'un côté, la compréhension des textes par ailleurs doivent faire l'objet d'un enseignement intensif dès le cours préparatoire. Depuis la rentrée 2002, le livret " Lire au CP, repérer les difficultés pour mieux agir " est à la disposition de tous les maîtres de cours préparatoire afin de guider leurs interventions auprès des élèves fragiles ou en difficulté. Il propose une liste d'obstacles rencontrés par les élèves dans leur apprentissage au CP ainsi que des situations pédagogiques de nature à permettre de les surmonter.
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