Question de M. VÉZINHET André (Hérault - SOC) publiée le 05/06/2003
M. André Vézinhet demande à M. le ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche de bien vouloir lui apporter des précisions concernant la communication sur la formation des enseignants qu'il a faite au conseil des ministres du 9 avril 2003 et plus précisément sur le paragraphe intitulé " réformer le fonctionnement des IUFM ". Il souligne que les hypothèses de travail élaborées au sein du ministère ont déjà suscité des protestations de la part des syndicats et de vives inquiétudes au sein de la trentaine d'instituts. La conférence des directeurs d'IUFM tient à rappeler pour sa part que les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) ont rempli l'essentiel des missions qui leur étaient assignées par la loi n° 89-486 du 10 juillet 1989, sans toujours en avoir les moyens. Elle reconnaît la nécessité d'une évolution des parcours et des dispositifs de formation des enseignants mais souligne que la concertation et le temps sont les conditions indispensables à la mise en place d'une telle réforme capable de répondre aux défis de la formation d'une nouvelle génération d'enseignants. Il lui précise que de fortes craintes existent de voir ces établissements s'éloigner encore davantage du monde universitaire et devenir des coquilles vides, simples centres de gestion des stagiaires sous la tutelle étroite des directions du ministère et des rectorats. En conséquence, il le remercie de bien vouloir lui répondre sur ces différents aspects d'un dossier qui posent de multiples interrogations.
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Réponse du Ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche publiée le 07/08/2003
Le ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche doit prochainement relever le défi de renouveler une part très importante de ses enseignants. Les instituts de formation des maîtres (IUFM) ont pour mission de préparer les futurs enseignants à leur métier et à l'évolution de leur profession. Une décennie après leur création, le bilan de ces instituts est mitigé eu égard aux besoins de l'institution. Pour relancer la dynamique de l'école en luttant efficacement contre la fracture scolaire, il convient d'améliorer l'efficacité de la formation initiale et continue des enseignants. Deux années de formation initiale sont proposées par les IUFM. Seule la deuxième année est obligatoire car elle accueille les professeurs stagiaires, c'est-à-dire les lauréats des différents concours de l'enseignement scolaire. La première année est consacrée à la préparation du concours dont les modalités sont susceptibles d'être modifiées. La formation des enseignants va évoluer dans ses contenus puisqu'il s'agit d'en recentrer l'essentiel sur la maîtrise des connaissances nécessaires à la mise en oeuvre des programmes. On évitera ainsi l'émiettement des savoirs qui a constitué le reproche principal adressé aux IUFM et on facilitera la mise en oeuvre par l'enseignant de mesures pédagogiques répondant aux priorités telles qu'elles sont définies par le ministère ; la lutte contre l'illettrisme en constitue un exemple. La formation des enseignants devra également se dérouler sur un rythme différent. Il est souhaitable en effet de ménager aux professeurs une entrée progressive dans le métier qu'ils ont choisi. A cette fin, deux aménagements sont proposés. Le premier consiste à allonger la durée du stage en responsabilité des professeurs stagiaires. Cependant, afin de renforcer l'efficacité de la formation et de mieux l'articuler à l'entrée en fonction, le second aménagement prévoit un allègement de service durant les deux années consécutives à la titularisation permettant de compléter la formation, sur la base des besoins réels, dans une logique d'alternance formatrice. Envisagée de cette manière, la formation des enseignants s'étalerait donc sur quatre années. La formation continue, qui relève de la responsabilité des recteurs, serait développée afin d'actualiser constamment les connaissances des enseignants et leur permettre de s'approprier les priorités de la politique éducative. Dans cette perspective, il convient de resserrer les liens des IUFM tant avec les universités qu'avec les établissements d'exercice des futurs enseignants et, par voie de conséquence, renforcer leur légitimité et leur efficacité puisqu'ils bénéficieraient des potentiels de formation de partenaires du système éducatif.
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