Question de M. DEMUYNCK Christian (Seine-Saint-Denis - UMP) publiée le 27/06/2003
Question posée en séance publique le 26/06/2003
M. le président. La parole est à M. Christian Demuynck.
M. Christian Demuynck. Monsieur le ministre de l'intérieur, le 22 mai 2002, les groupes d'intervention régionaux étaient créés par une circulaire interministérielle.
Nous avons alors entendu l'opposition nous dire que cela ne fonctionnerait pas, que la police nationale et la gendarmerie ne coopéreraient pas (M. Dominique Braye s'exclame), que la mise en commun des fichiers serait impossible. (Exclamations sur les travées du groupe socialiste.) Pourtant, au bout d'une année, la coordination est effective et, une nouvelle fois, le Gouvernement se montre à la hauteur de ses ambitions. (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)
M. Jean-Pierre Sueur. C'est téléphoné !
M. Jacques Mahéas. Cireur de pompes !
M. Christian Demuynck. Ainsi, vingt-huit GIR composés de façon pluridisciplinaire, associant notamment policiers, gendarmes et douaniers, ont été mis en place. Les GIR forment le prolongement opérationnel des services locaux et spécialisés traditionnels, permettant à l'ensemble des services de travailler en symbiose.
M. Jean-Pierre Sueur. Il fait la réponse !
M. Christian Demuynck. Par leur polyvalence et la délimitation stricte de leurs attributions, ils ont réussi à s'intégrer réellement dans le dispositif global de sécurité intérieure.
M. Jean-Pierre Sueur. Il n'y a plus rien à répondre. Tout est dit !
M. Christian Demuynck. Monsieur le ministre, nous connaissons votre volonté de coordonner toujours davantage les services de l'Etat afin d'aller vers une efficacité toujours plus grande en matière de lutte contre la délinquance et la criminalité.
M. Jacques Mahéas. Cela augmente à Neuilly-Plaisance !
M. Christian Demuynck. Je ne peux que vous affirmer mon plein et entier soutien dans cette tâche ô combien difficile !
Pourriez-vous, monsieur le ministre, nous dresser le bilan de la première année d'action des GIR ? Pourriez-vous nous faire part des nouveaux développements de leur action et de leur organisation ? (Applaudissements sur les travées de l'UMP, ainsi que sur certaines travées de l'Union centriste.)
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Raymond Courrière. Après avoir écrit la question M. le ministre de l'intérieur va faire la réponse ! (Rires sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC. - Exclamations sur les travées de l'UMP.)
M. le président. M. Courrière est un garçon généreux : il prête aux autres ce qu'il faisait hier ! (Rires et applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'Union centriste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)
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Réponse du Ministère de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales publiée le 27/06/2003
Réponse apportée en séance publique le 26/06/2003
M. Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales. Monsieur le président, vous semblez avoir envie de répondre à cette bonne question !
(Sourires.)
Tout d'abord, je veux rendre hommage à M. Sueur qui, écoutant la question qui m'a été posée, a dit, sans doute au nom du groupe socialiste : « Il a raison, il n'y a plus rien à répondre. » C'est vrai !
M. Jean-Pierre Sueur. Ce n'est pas ce que j'ai dit !
M. Nicolas Sarkozy, ministre. Le groupe socialiste avait dit, au moment où nous avons installé les GIR, qu'il serait impossible de faire travailler ensemble gendarmes et policiers. Vous avez eu tort, c'est bien de le reconnaître.
Le groupe socialiste avait attiré l'attention sur le problème du secret professionnel entre les agents du fisc, les policiers et les gendarmes. Une nouvelle fois, vous vous êtes trompés, c'est bien de le reconnaître.
Le groupe socialiste nous avait mis en garde contre une concurrence possible entre la police judiciaire et les GIR. Une nouvelle fois, vous vous êtes trompés. Je ne veux pas vous accabler : faute avouée est à moitié pardonnée ! (Très bien ! et applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'Union centriste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)
Les GIR, ce sont d'abord des gens qui acceptent de travailler ensemble alors que, traditionnellement, il convenait de dire que la différence culturelle entre ces administrations était telle qu'elles ne pourraient pas travailler ensemble.
Surtout, la création des GIR permet une autre approche : au lieu d'attendre qu'un crime ou un délit soit commis, une action de police est engagée en amont,...
Mme Odette Terrade. Ils arrêtent avant ! (Rires sur les travées du groupe CRC.)
M. Nicolas Sarkozy, ministre. ... une action de police qui s'intéresse au patrimoine des délinquants.
M. Dominique Braye. Voilà !
M. Nicolas Sarkozy, ministre. Or, c'est sans doute pour cette raison, madame Borvo, que le parti communiste a perdu son électorat populaire. (Exclamations sur les travées du CRC. - Applaudissements sur les travées de l'UMP.)
Mme Nicole Borvo. Je n'ai rien demandé !
M. Nicolas Sarkozy, ministre. Le parti communiste a eu 3 % des suffrages aux dernières élections présidentielles parce que vous n'avez pas compris que, dans ces quartiers-là, nos concitoyens en ont plus qu'assez de voir des individus se pavaner dans des voitures que ceux qui travaillent ne pourront jamais se payer ! (Très bien ! et applaudissements sur les travées de l'UMP, ainsi que sur les travées de l'Union centriste.)
Eh bien, avec les GIR, nous nous attaquons à l'argent du crime, nous nous attaquons à l'économie souterraine !
Monsieur Mahéas, vous vous plaignez que, dans votre ville, cela n'aille pas assez bien.
M. Jacques Mahéas. Trente policiers en moins !
Mme Nicole Borvo. Dans mon département, il n'y a plus de policiers !
M. Nicolas Sarkozy, ministre. C'est sans doute parce que, dans votre ville, on sait qu'une fois revenu au Sénat vous faites tout pour vous opposer à la politique du Gouvernement !
Rejoignez-nous, monsieur Mahéas, et vous aurez une part du succès du Gouvernement ! (Vifs applaudissements sur les travées de l'UMP et de l'Union centriste, ainsi que sur certaines travées du RDSE. - Protestations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC.)
M. le président. Mes chers collègues, nous en avons terminé avec les questions d'actualité au Gouvernement. Je vais suspendre la séance.
M. Jacques Mahéas. Je demande la parole pour un fait personnel, monsieur le président. J'ai été mis en cause par M. Sarkozy ! (Protestations sur les travées de l'UMP.)
M. le président. Monsieur Mahéas, vous le savez bien, en application de l'article 36, alinéa 3, du règlement, vous ne pouvez intervenir, pour un fait personnel, qu'en fin de séance.
La séance est suspendue.
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